ROME, Mardi 22 septembre 2009 (ZENIT.org) – « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (MEP) annonce aujourd’hui la disparition d’une figure majeure de l’Eglise clandestine de Chine continentale.
Mgr Bartholomew Yu Chengti, évêque clandestin du diocèse de Hanzhong (1) dans la province du Shaanxi, décédé le 14 septembre dernier d’un cancer de l’estomac à l’âge de 90 ans, a été inhumé le 17 septembre, dans son village natal de Yuwang. La nouvelle de sa mort est parvenue tardivement, les autorités locales n’ayant pas autorisé le diocèse à faire paraître un avis de décès. L’organisation des funérailles a été également l’objet de fortes restrictions, comme la limitation du nombre de participants, ou encore l’interdiction d’effectuer une procession funèbre autour du village, comme l’exige la coutume en Chine du Nord.
Malgré « la désapprobation » des instances officielles, une quarantaine de prêtres ont cependant tenu à rendre hommage à cette grande figure de l’Eglise clandestine, en concélébrant la messe face à un millier de catholiques autorisés à assister aux funérailles. Mgr Louis Yu Runchen, 78 ans, actuel évêque « officiel » de Hanzhong, mais également reconnu par Rome, présidait la cérémonie.
Né le 17 août 1919, Mgr Bartholomew Yu Chengti, avait été ordonné prêtre en 1949 et secrètement ordonné évêque par Rome en 1981 (parallèlement à la nomination « officielle » à la tête du même diocèse, de Mgr Yu Runchen). Toute sa vie avait été consacrée à l’évangélisation et à la formation du clergé et ce, malgré de fréquentes et longues arrestations ou assignations à résidence. Le prélat était un fervent partisan du rapprochement entre les Eglises « officielle » et « clandestine » et s’était réjoui de l’historique Lettre de Benoît XVI à l’Eglise catholique en Chine (2007), dans laquelle le pape invitait les communautés catholiques à ne former qu’une seule et même Eglise. Quelques années auparavant, Mgr Yu Runchen avait demandé à être reconnu par le Vatican, et les deux évêques avaient montré l’exemple de la réconciliation en travaillant ensemble à la formation des séminaristes et en concélébrant lors de cérémonies où se réunissaient les membres des deux communautés et leur clergé.
(1) Selon des statistiques ecclésiastiques locales, le diocèse de Hanzhong compte aujourd’hui environ 20 000 catholiques
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