ROME, Lundi 21 septembre 2009 (ZENIT.org) – Un missionnaire italien fidei donum, le P. Ruggero Ruvoletto, a été tué chez lui, samedi 19 septembre, à Manaus, capitale de l’État brésilien d’Amazonas, d’une balle dans la tête, par de présumés cambrioleurs qui se seraient emparés d’un butin insignifiant, rapporte l’agence missionnaire italienne Misna.
La dépouille du missionnaire sera transférée en Italie pour y être enterrée, précise Misna. Des veillées et de nombreux témoignages se sont enchaînés à l’annonce de la mort du prêtre. Le monde missionnaire de Padoue, en Vénétie (Italie) – dont était originaire le père Ruvoletto -, s’est réuni dimanche en prière au petit séminaire de Rubano, où aurait dû se tenir l’Assemblée missionnaire diocésaine.
« La rencontre a été changée en souvenir et en prière – indique un communiqué du Centre missionnaire diocésain de Padoue – mais aussi en solidarité à la famille, aux missionnaires, à ceux qui vouent leur vie à l’Évangile ».
Dans un message adressé à l’Église diocésaine, le père Valentino Sguotti, directeur du Centre, a déclaré : « L’expérience de foi de père Ruggero, parvenue jusqu’au don total de sa vie, témoigne réellement de l’Évangile sans frontière sur lequel portera précisément cette année le mois d’octobre missionnaire. Le Père Ruggero est le témoin et le martyr de cette proclamation de l’Évangile aux confins du monde, sans frontière d’aucune sorte ».
Mgr Francesco Biasin, du diocèse de Padoue, missionnaire fidei donum, établi au Brésil depuis les années 1970, évêque du diocèse de Pesqueira, dans l’État du Pernambouco (Nord-est), a lui aussi exprimé ses condoléances : « Je n’ai pas pu retenir mes larmes parce que j’éprouve une trop grande douleur pour ce qui est arrivé au P. Ruggero. C’est quelqu’un que j’ai toujours considéré comme mon frère et mon ami. Dernièrement je l’avais justement trouvé serein et joyeux comme je ne l’avais pas vu depuis longtemps. Ses début n’avaient pas été faciles : il avait dû s’intégrer dans un environnement difficile très dégradé, avec de nouveaux terrains occupés de manière chaotique à la lisière de la forêt. Depuis quelques temps, la criminalité était devenue très agressive : un évêque local avait été enlevé pendant plusieurs jours par des bandits et cinq habitations de religieux du diocèse avaient été attaquées et cambriolées… Les banlieues récoltent le malaise social de ceux qui recherchent un avenir meilleur en ville. Malgré tout, le P. Ruggero envisageait de nouvelles perspectives pour son travail. Tout a été cruellement interrompu. C’est le destin qui peut emporter les gens qui vivent dans ces régions. Un destin, que les missionnaires partagent en tout, sans aucun privilège ».