ROME, Mardi 8 septembre 2009 (ZENIT.org) – Le séminaire pour vocations adultes de Kampala n’arrive plus à accueillir le grand nombre d’aspirants au sacerdoce, fait savoir le père Joseph Sserunjogi, recteur, à l’association internationale Aide à l’Eglise en détresse (AED).
Le nombre d’adultes ayant déjà un métier mais qui décident de devenir prêtres est en effet en augmentation croissante.
Pour faire face à cette situation, certains bureaux du séminaire et quelques pièces d’un monastère voisin ont été transformés en dortoirs, mais cela n’a pas empêché qu’une quinzaine de personnes doivent partager un espace de 15 mètres carrés.
Ces conditions présentent aussi un risque pour leur santé, mais le directeur reconnaît que ça lui coûte beaucoup de repousser des vocations pour une question de manque d’espace.
Pour l’année académique qui commence en septembre, 38 personnes ont fait leur demande d’entrée mais le séminaire n’a pu en accepter que 28 à cause justement de ce manque d’espace. Le père Sserunjogi, déplore cette situation et souligne qu’« il y a partout un besoin de prêtres, et nous ici on ne peut accueillir tous ceux qui ont la vocation par manque d’espace ».
Le séminaire, a-t-il expliqué, fait tout ce qu’il peut pour refuser le moins de demandes possibles, mais il faudra, dans un proche avenir, agrandir l’édifice.
Le séminaire, dédié aux vocations tardives, a été inauguré en 1976, dès que l’édifice diocésain a été rendu disponible et que l’évêque de Kampala de l’époque eut reconnu que beaucoup d’hommes qui exerçaient déjà un métier avaient senti l’appel de la vocation.
Parmi les 17 premiers candidats, souligne le recteur, neuf ont été ordonnés et deux sont déjà évêques. Dès ses débuts, ce séminaire a fourni au monde 180 nouveaux prêtres.
En ce moment, 155 hommes se préparent à devenir prêtres. Beaucoup étaient enseignants, certains policiers, d’autres vétérinaires. La plupart des candidats ont entre 24 et 31 ans et proviennent de 15 diocèses ougandais et de pays limitrophes : Kenya, Tanzanie, Rwanda et Soudan.
Pour le recteur, l’avantage des vocations tardives réside dans le fait qu’il s’agit d’hommes « plus mûrs » qui ont pris leur décision en toute conscience et de manière indépendante. D’autre part, ils ont parfois besoin de plus de temps par rapport aux jeunes pour s’adapter à la vie du séminaire.
Quoiqu’il en soit, pour le père Sserunjogi la chose la plus importante est de préparer les futurs prêtres à la situation qu’ils seront appelés à affronter en Ouganda : beaucoup d’ougandais vivent dans une pauvreté extrême et ne possèdent ni chaussures ni montre, mais sont disposés à marcher des heures pour assister à la messe.
Quand le prêtre arrive très en retard en raison du très mauvais état des routes, les fidèles l’attendent patiemment pendant des heures, mais ils attendent aussi beaucoup de lui. « Ils croient qu’il doit s’occuper de tout », a expliqué le recteur à l’AED. Une raison pour laquelle le fait d’être l’unique espérance pour beaucoup, peut représenter un défi énorme pour un prêtre, qui doit savoir transmettre aux gens que celui qui compte vraiment, c’est Jésus Christ.
Au séminaire, les futurs prêtres apprennent aussi à affronter correctement le problème de la croyance très diffuse dans la sorcellerie, dans la mesure où l’interdiction de cette pratique n’est en rien efficace. La bonne voie est d’enseigner aux personnes que le Dieu chrétien est le vrai Dieu, celui qui a tout ce dont ils ont besoin.
« En premier lieu nous devons faire en sorte que les gens comprennent que le christianisme est la vraie religion, et pour cela, nos gestes sont plus importants que nos paroles », a expliqué le père Sserunjogi. De même que l’engagement social aussi est important , car « quelqu’un qui a faim, ne s’arrêtera pas pour écouter un sermon » .
Le nombre des vocations en Ouganda augmente d’année en année. Selon des chiffres publiés par le Vatican, un séminariste sur cinq au monde est africain. Mais le nombre des catholiques augmente aussi, si bien que beaucoup de régions manquent encore de prêtres.
C’est pourquoi, Aide à l’Eglise en détresse soutient de façon particulière la formation des nouveaux prêtres africains et les séminaristes sur tout le continent, allouant également des fonds pour la construction, l’élargissement et la restauration des séminaires.