ROME, Lundi 7 septembre 2009 (ZENIT.org) – Benoît XVI a rendu hommage au travail des théologiens lors de sa visite dans la ville natale de saint Bonaventure, dont le théologien Joseph Ratzinger à autrefois étudié la « théologie de l’histoire ».
Le pape s’est rendu à Viterbe et en hélicoptère à Bagnoregio dimanche, après une halte de prière au sanctuaire de Notre-Dame du Chêne. Bagnoregio est la ville natale de Giovanni Fidanza, qui deviendra frère Bonaventure, dans l’Ordre de saint François d’Assise. Le pape a été accueilli par le maire de la ville et par l’évêque, place Saint-Augustin. Puis il est allé se recueillir dans cathédrale, auprès de la relique du grand théologien, évêque et docteur de l’Eglise (1218-1274), et même appelé le « Doctor Seraphicus ».
« En cette année sacerdotale, je voudrais inviter spécialement les prêtres à se mettre à l’école de ce grand docteur de l’Eglise pour en approfondir l’enseignement de sagesse enracinée dans le Christ », a déclaré Benoît XVI.
« En évoquant ce grand chercheur et amoureux du savoir, je voudrais, en outre, exprimer mes encouragements et mon estime pour le service que les théologiens, dans la communauté ecclésiale, sont appelés à rendre à cette foi que cherche l’intellect, cette foi qui est amie de l’intelligence et qui devient une nouvelle vie selon le projet de Dieu », a ajouté le pape.
Saint Bonaventure a été, a-t-il souligné, « un insatiable chercheur de Dieu » et ceci, « jusqu’à sa mort ». Et, le « parcours de foi » que propose saint Bonaventure notamment dans son ouvrage « L’itinéraire de l’esprit vers Dieu », allie « la lecture » et « l’onction », la « spéculation » intellectuelle et la « dévotion », la « recherche » et « l’admiration », la « considération » et « l’exultation », « l’industrie » et la « piété », la « science » et la « charité », « l’intelligence » et « l’humilité », « l’étude humaine » et « la grâce divine », « la sagesse divinement inspirée ».
« Ce chemin de purification, a-t-il précisé, implique toute la personne, pour arriver, par le Christ, à l’amour transformant de la Trinité ».
Soulignant la sève franciscaine qui parcourt toute la pensée de saint Bonaventure, le pape a rappelé la beauté de la création, don de Dieu en disant : « Comme il serait utile de redécouvrir aujourd’hui la beauté, la valeur de la création, à la lumière de la bonté et de la beauté divine ! Dans le Christ, l’univers lui-même note saint Bonaventure, peut redevenir une voix qui parle de Dieu et qui nous pousse à en explorer la présence : elle nous exhorte à l’honorer et à le glorifier en toutes choses. On ressent ici l’esprit de saint François, dont notre saint a partagé l’amour de toutes les créatures ».
Le pape voit en saint Bonaventure un « messager d’espérance » qui affirme : « espérer c’est vouloir », dans un de ses sermons, cité par le pape. Il dit encore : « Qui espère doit lever la tête et tourner ses pensées vers le haut, vers la hauteur de notre existence, c’est-à-dire vers Dieu ». Benoît XVI a souligné à ce propos la nécessité d’une « ferme espérance » pour « nous donner la certitude d’atteindre un grand objectif et justifier la fatigue du chemin ».
« Seule cette grande espérance-certitude, a conclu le pape, nous assure qu’en dépit des échecs de la vie personnelle et des contradictions de l’histoire dans son ensemble, nous sommes toujours gardés par le « pouvoir indestructible de l’amour ». Alors, lorsque nous sommes soulevés par une telle espérance, nous ne risquons pas de jamais perdre le courage de contribuer – comme les saints l’ont fait – au salut de l’humanité, en ouvrant nous-mêmes et le monde à la venue de Dieu, de la vérité de l’amour et de la lumière ».
Le pape a exprimé ce vœu : « Que saint Bonaventure nous aide à déployer les ailes de l’espérance qui nous pousse à être, comme lui, des chercheurs infatigables de Dieu, chantres de la beauté de la création et témoins de cet amour et de cette beauté qui anime tout! ».