ROME, Lundi 22 décembre 2008 (ZENIT.org) – Le même Esprit Saint est présent dans la création et dans l’histoire, dans la « nature » et dans la nature de l’homme, homme et femme, d’où la responsabilité des chrétiens de protéger la création et l’homme, la forêt tropicale et le mariage, fait observer en substance Benoît XVI devant la curie romaine, dans son discours à l’occasion du traditionnel échange de vœux qui a eu lieu de matin au Vatican.
Le pape est revenu sur les événements de l’année écoulée, et il s’est longuement attardé aux Journées mondiales de la jeunesse.
Le pape a voulu revenir sur le thème de la JMJ de Sydney, en juillet dernier : le don de l’Esprit Saint, « en gardant à l’esprit le témoignage de l’Ecriture et de la Tradition », comme l’a encouragé le synode d’octobre dernier.
L’Esprit créateur présent dans la création
Tout d’abord le pape a évoqué « l’Esprit créateur qui plane sur les eaux » selon le récit de la Genèse : il « crée le monde et le renouvelle sans cesse ». C’est pourquoi le pape affirme que « la foi dans l’Esprit créateur est un contenu essentiel du Credo chrétien ».
Il fait aussi observer, dans une lecture plus « écologique », que « dans la foi envers la création se trouve le fondement ultime de notre responsabilité envers la terre » : « Celle-ci n’est pas simplement notre propriété, une propriété que nous pouvons exploiter selon nos intérêts et nos désirs. Elle est plutôt un don du Créateur qui en a dessiné les structures intrinsèques et qui nous a donné les signes d’orientation que nous devons suivre comme administrateurs de sa création ».
Et à propos des lois qui régissent l’univers – le pape en parlait déjà à l’angélus, dimanche, à propos de l’astronomie – il a fait observer que « l’Esprit qui les a façonnés, est plus que mathématique – c’est le Bien en personne qui, à travers le langage de la création, nous indique la route de la voie juste ».
Et à propos de la responsabilité chrétienne, le pape a relevé la « responsabilité à l’égard de la création » que l’Eglise « doit faire valoir » également « en public ».
L’Esprit créateur présent dans l’homme
Et de préciser la responsabilité spécifique des chrétiens dans ce domaine en disant : « Et en le faisant, elle ne doit pas seulement défendre la terre, l’eau et l’air comme des dons de la création appartenant à tous. Elle doit également protéger l’homme contre la destruction de lui-même. Il est nécessaire qu’il existe quelque chose comme une écologie de l’homme, comprise de façon juste ».
A ce sujet, le pape a évoqué la notion de « nature » humaine souvent combattue au nom de l’idéologie du « gender ». « Il ne s’agit pas, a fait observer Benoît XVI, d’une métaphysique dépassée, si l’Eglise parle de la nature de l’être humain comme homme et femme et demande que cet ordre de la création soit respecté. Ici, il s’agit de la foi dans le Créateur et de l’écoute du langage de la création, dont le mépris serait une autodestruction de l’homme et donc une destruction de l’œuvre de Dieu lui-même ».
« Ce qu’on exprime souvent et ce qu’on entend par le terme gender, a fait remarquer le pape, se résout en définitive dans l’auto émancipation de l’homme par rapport à la création et au Créateur. L’homme veut se construire tout seul et décider toujours et exclusivement seul de ce qui le concerne. Mais de cette manière, il vit contre la vérité, il vit contre l’Esprit créateur ».
Donc le pape encourage non seulement la « protection » des « forêts tropicales », mais aussi de « l’homme » qui « ne la mérite pas moins ».
Il souligne que le « message » inscrit dans la « nature » de l’homme « ne signifie pas la contradiction de notre liberté, mais sa condition ».
Et à propos du mariage – « c’est-à-dire le lien pour toute la vie entre un homme et une femme » -, le pape souligne qu’il est aussi inscrit dans l’homme dès la création : le pape le définit comme « sacrement de la création », institué « par le Créateur » et qui, « accueilli » par le Christ « dans l’histoire du salut » est devenu « sacrement de la nouvelle alliance ».
L’Esprit créateur est présent, résume le pape, à la fois « dans la nature dans son ensemble et de manière particulière dans la nature de l’homme, créé à l’image de Dieu ». Cela appartient à la bonne nouvelle que l’Eglise doit faire connaître, ajoute en substance le pape. Dans ce sens, il invite à « relire l’Encyclique Humanae vitae à partir de cette perspective : l’intention du pape Paul VI était de défendre l’amour contre la sexualité en tant que consommation, l’avenir contre la prétention exclusive du présent et la nature de l’homme contre sa manipulation ».
L’Esprit agit et parle dans l’histoire
Benoît XVI ajoute d’autres dimension de la présence de l’Esprit Saint dans la Création et dans l’homme : « Il est entré dans l’histoire et, comme force qui façonne l’histoire, il est également un esprit parlant, il est même la Parole qui, dans les Ecrits de l’Ancien et du Nouveau Testament, vient à notre rencontre ».
« En lisant l’Ecriture avec le Christ, nous apprenons à entendre dans les paroles humaines la voix de l’Esprit Saint et nous découvrons l’unité de la Bible », souligne le pape.
Le souffle du Christ
Surtout, le pape souligne qu’on ne peut séparer le Christ et l’Esprit Saint. Il cite à l’appui le récit de saint Jean à propos de la première apparition du Ressuscité devant les disciples : « le Seigneur souffle sur ses disciples et leur donne ainsi l’Esprit Saint. L’Esprit Saint est le souffle du Christ. Et de même que le souffle de Dieu au matin de la création avait transformé la poussière du sol en l’homme vivant, le souffle du Christ nous accueille dans la communion ontologique avec le Fils, nous transforme en nouvelle création. C’est pour cette raison que c’est l’Esprit Saint qui nous fait dire avec le Fils : ‘Abba, Père !’ ».
L’Esprit du Corps du Christ
Enfin, Benoît XVI insiste sur la « connexion entre Esprit et Eglise » en disant : « L’Esprit Saint est l’Esprit du Corps du Christ ». Il cite à l’appui cette réflexion de saint Augustin : «Veux-tu toi aussi vivre dans l’Esprit du Christ ? Alors, sois dans le Corps du Christ ».
Cette réflexion sur l’Esprit Saint met en lumière « toute l’ampleur de la foi chrétienne », avec une « responsabilité pour la création et pour l’existence de l’homme en harmonie avec la création » et souligne l’union dans l’histoire du Christ et de l’Eglise avec sa « multiplicité de charismes » et « la multitude des langues et des cultures ».