Les Journées mondiales de la Jeunesse, lieux d'espérance et de charité

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Le pape n’est pas une « star » de concert rock

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ROME, Lundi 22 décembre 2008 (ZENIT.org) – Les Journées mondiales de la Jeunesse sont des « lieux d’espérance et de charité vécue », affirme Benoît XVI dans son discours à la curie romaine, à l’occasion du traditionnel échange de vœux qui a eu lieu de matin au Vatican. Humainement, on ne saurait expliquer la « joie » et la « communion » qu’elles permettent de goûter, fait observer le pape qui répond à certaines objections. Le pape n’est pas une « star » de concert rock, fait-il observer.

Le pape est revenu dans son discours sur les événements de l’année écoulée, et il s’est longuement attardé aux Journées mondiales de la jeunesse qui sont loin de s’essouffler, comme l’a expliqué à Zenit le P. Eric Jacquinet, hier (cf. Zenit du 21 décembre 2008), à l’occasion de la publication par Benoît XVI des thèmes des trois prochaines années, jusqu’au rendez-vous de Madrid en 2011.

Des analyses erronées

« Le phénomène des Journées mondiales de la Jeunesse devient toujours plus l’objet d’analyses », a fait observer le pape.

Celle de Sydney a eu ceci de remarquable que l’Australie n’avait jamais vu autant de personnes de tous les continents « pas même lors des Jeux olympiques », a jouté le pape.

Les inquiétudes soulevées par le nombre des visiteurs se sont dissipées, a rappelé Benoît XVI, et le rassemblement a donc été « une fête de la joie – une joie qui, à la fin, a conquis également les personnes réticentes : à la fin, personne ne s’est senti importuné ».

« Les journées sont devenues une fête pour tous, et c’est même à cette occasion que l’on s’est rendu compte de ce qu’est véritablement une fête – un événement dans lequel tous sont, en quelque sorte, hors d’eux-mêmes, au-delà d’eux-mêmes et précisément ainsi avec eux-mêmes et avec les autres », a expliqué le pape.

C’est pourquoi Benoît XVI s’est interrogé sur la « nature » de ce qui a lieu au cours d’une Journée mondiale de la Jeunesse, sur les « forces » en action.

Il a cité certaines explications : « une variante de la culture moderne des jeunes », « une sorte de festival rock en version ecclésiale avec le Pape comme star ».

Voici le point : « Avec ou sans la foi, ces festivals seraient au fond toujours la même chose, et on pense ainsi pouvoir éliminer la question sur Dieu. »

Du côté catholique, le pape analyse aussi les réactions : certains « considèrent tout cela comme un grand spectacle, certes beau, mais peu significatif pour ce qui concerne la foi et la présence de l’Evangile à notre époque », il y voient des « moments d’extase joyeuse » mais « sans influence profonde sur la vie ».

Un long cheminement extérieur et intérieur 

Bref, cela dit, on n’a toujours pas expliqué « la spécificité de ces journées et le caractère particulier de leur joie, de leur force créatrice de communion ».

Le pape va plus loin. D’abord, du point de vue de leur organisation. Il ne faudrait pas les réduire à « cette unique semaine où elles deviennent publiquement visible au monde ». Il évoque au contraire le « long cheminement extérieur et intérieur » qui y conduit, mais aussi le pèlerinage de la Croix des JMJ et de l’icône de la Vierge Marie.

« La rencontre avec la croix, qui est touchée et portée, devient une rencontre intérieure avec Celui qui, sur la croix, est mort pour nous, explique le pape. La rencontre avec la Croix suscite au plus profond des jeunes la mémoire de ce Dieu qui a voulu se faire homme et souffrir avec nous. Et nous voyons la femme qu’Il nous a donnée pour Mère ».

Ainsi, fait remarquer le pape, les « journées solennelles » constituent seulement « le sommet d’un long chemin, grâce auquel nous allons à la rencontre les uns des autres et sur lequel nous allons ensemble à la rencontre du Christ ».

Benoît XVI a souligne l’impact du Chemin de Croix qui a traversé Sydney, devenant « l’événement culminant de ces journées ».

Il y voit un « résumé » de « tout ce qui s’était produit au cours des années précédentes », en désignant « Celui qui nous réunit tous ensemble: ce Dieu qui nous aime jusqu’à la Croix ».

Le pape n’est pas « la star »

Pour ce qui est de sa présence, Benoît XVI fait observer non sans humour, en réfutant une objection sans fondement : « Le Pape n’est pas lui non plus la star autour de laquelle tout tourne. Il est totalement et seulement le Vicaire. Il renvoie à l’Autre qui se trouve au milieu de nous ».

En ce qui concerne l’importance de la liturgie, le pape fait observer qu’elle constitue « le centre de l’ensemble » : c’est en effet en elle que se produit « ce que nous ne pouvons pas réaliser et que, toutefois, nous attendons toujours ».

« Il est présent. Il vient au milieu de nous. Le ciel se déchire et cela rend la terre lumineuse. Tel est ce qui rend la vie heureuse et ouverte et unit les uns aux autres dans une joie qui n’est pas comparable à l’extase d’un festival de rock », fait observer le pape.

Et le pape n’hésite pas à citer cette phrase de Friedrich Nietzsche: « L’habileté n’est pas dans le fait d’organiser une fête, mais de trouver les personnes capables d’en tirer de la joie ».

Mais il cite aussi saint Paul à l’appui : « Selon l’Ecriture, la joie est le fruit de l’Esprit Saint (cf. Ga 5, 22) : ce fruit était abondamment perceptible pendant les journées de Sydney ».

Après avoir évoqué le chemin de préparation des JMJ le pape conclut sur le chemin qui suit l’événement en insistant par conséquent sur leur aspect durable et profond, et non pas éphémère comme d’aucuns le croient parfois : « Des amitiés se forment qui encouragent à un style de vie différent et le soutiennent de l’intérieur. Les grandes Journées ont, entre autres, le but de susciter ces amitiés et de faire naître de cette façon dans le monde des lieux de vie dans la foi, qui sont en même temps des lieux d’espérance et de charité vécue ».

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ZENIT Staff

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