Pour Noël, faire sortir la médaille « miraculeuse » de sa chapelle

Rencontre à l’occasion de la fermeture de la « Rue du Bac » pour travaux

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ROME, Dimanche 21 décembre 2008 (ZENIT.org) – Pour Noël, Natalia, pimpante quinqua, a décidé d’offrir autour d’elle « la médaille » dont la Vierge Marie a donné elle-même le dessin à sainte Catherine Labouré, en 1930, dans la chapelle du couvent des Filles de la Charité de saint Vincent de Paul, au 140 de la rue du Bac, à Paris : la fameuse « Chapelle de la Rue du Bac » ou encore la « Chapelle de la Médaille Miraculeuse » qui ferme après les fêtes pour travaux et pendant trois mois.

Ce qui est miraculeux

Natalia affirme, au risque de scandaliser, que ce n’est pas « la médaille » qui est miraculeuse, que ce qui est « miraculeux », c’est « l’amour de Jésus et de Marie que les deux cœurs gravés sur le revers de la médaille rappellent à celui qui la porte : un amour inconditionnel, qui traverse avec nous toutes les tempêtes de la vie ».

La chapelle ferme pendant trois mois du lundi 5 janvier 2009 au 5 avril 2009 en raison de travaux dans la cour d’accès à l’extérieur. 

C’est l’occasion, dit Natalia de « faire sortir la médaille de la chapelle encore plus qu’avant ». Et « en ce temps de crise, de manque de confiance, d’inquiétude pour l’avenir, la médaille est un instrument de paix, de sérénité, parce qu’elle nous aide à nous établir dans l’amour de celui qui nous a donné sa Mère pour qu’elle soit notre Mère véritablement à chaque instant de notre journée : quelques fois, on n’ose pas déranger le Bon Dieu, mais une maman, on n’hésite pas à l’appeler pour les petites et les grandes choses, et elle, elle nous aide à nous approcher de Lui ».

Raconter l’histoire

Natalia « économise » car ses amies, « qui n’entrent pas très souvent dans une église », ne porteraient pas la médaille si elle n’était pas un peu précieuse. Elle l’a choisie toute petite, mais en or. Ce sera son cadeau de Noël cette année, accompagnée de quelque douceur plus « terrestre ». Mais elle a tranché : plus de casse-tête pour les cadeaux ! Bien sûr avec un livret explicatif, parce que la médaille est une bonne occasion de catéchèse, mais « on n’a pas toujours le temps d’expliquer tout s’il y a du monde, il vaut mieux laisser quelque chose qu’on lit tranquillement ensuite ».

Natalia a commencé il y a trente ans à offrir la médaille, aux enfants d’abord, toujours attentifs à écouter l’histoire, et désireux d’une autre médaille pour quelqu’un qu’ils aiment. Alors Natalia en offre plusieurs : « Pour ta petite sœur ? Pour papa et maman ? Pour ta grand-mère ? Mais alors tu sauras leur raconter l’histoire de la médaille, n’est-ce pas ? Tu veux que je te la raconte encore ? » Eux, ils aiment bien celle qui est « bleue », et d’ailleurs, elle est « plus résistante », fait observer Natalia. Ils ne demandent jamais « c’est combien madame ? » Ils pigent tout de suite qu’un cadeau du ciel, c’est gratuit.

Et puis il y a les clochards, jeunes ou vieux, parisiens ou étrangers, pas toujours réceptifs : ils ont d’autres soucis ! Parfois goguenards (ils en ont des tas, de médailles !) Parfois émus aux larmes lorsqu’elle leur parle de l’amour des deux cœurs ou des cadeaux à demander pour illuminer le plus de rayons possibles des mains de Marie.

Et les « loubards » qu’elle a rencontrés un soir sur le tapis roulant du métro Montparnasse : « t’as pas une petite pièce ? » a demandé l’un d’eux en lui barrant la route. Un moment de stupeur, un filet d’inquiétude devant l’absence d’échappatoire… Et puis, au toupet, elle lui répond : « Non, mais j’ai des médailles, ça vous intéresse, toi et tes copains ? Pour mettre à ton oreille ? » Et la voilà partie dans sa catéchèse et l’histoire de ce petit don gratuit, du ciel. Et le grand gaillard mal rasé, mal coiffé, mal parti, s’est éloigné, surpris et content, sa médaille accrochée à l’oreille.

Notre Dame, une armée rangée en bataille

Il y a aussi ce contrôleur de train qui la rejette violemment. « Il a trafiqué avec l’ésotérisme », s’est dit Natalia, un peu émue par cette violence, sans pour autant perdre le réflexe de la prière intérieure pour le confier à Marie. Au retour, même contrôleur : « Ce que je vous ai refusé l’autre jour, je le veux bien maintenant ». Une occasion de catéchèse qui laisse défiler les gares sans voir le temps passer. Marie prend le train.

L’idée d’offrir la médaille à Noël lui est venue en entendant raconter comment des jeunes fiancés ont attaché des médailles à leurs faire-part de mariage.

Et puis il y a eu cette histoire qu’on lui a racontée d’une dame bouleversée par un deuil et qu’une amie a conduite chez une voyante pour la rassurer. La voyante déclare : « Je ne peux rien faire pour vous, quelqu’un porte une croix ». Personne ne porte de croix. La voyante insiste. La dame découvre sa médaille « miraculeuse », qui porte la croix ! « C’est cela, dit la voyante, il faut l’enlever ». Paralysée, nerveuse, la dame n’a jamais réussi à la retirer : elles ont dû sortir. La dame a découvert combien Marie la protégeait de toute influence maligne. Elle est donc en effet ressortie de chez la voyante… « rassurée » ! Marie veille sur qui se confie à elle « comme une armée rangée en bataille », déclare Natalia.

Mieux accueillir les pèlerins

Les travaux de la « rue du Bac » permettront de « mieux accueillir les pèlerins », explique un communiqué des sœurs : « Ils concernent la réfection de climatisation et la mise en place de canalisations en prévision de l’augmentation des sanitaires ainsi que l’aplanissement de l’allée centrale. Ils permettront également aux pèlerins d’entrer progressivement dans la prière. A l’approche de la chapelle, des visuels contribueront au recueillement. L’entrée de la chapelle sera mise en valeur. Le seuil de la cour sera réservé aux annonces profanes ».

La chapelle rouvrira donc ses portes le dimanche 5 avril, une semaine avant Pâques : les offices de la Semaine Sainte pourront ainsi se dérouler comme à l’accoutumée. Et l’on pourra revenir se confesser (il y a toujours une file incroyable aux confessionnaux de la rue du Bac).

A part distribuer encore plus de médailles, la fermeture sera l’occasion d’aller trouver saint Vincent de Paul qui repose à quelques pas de la rue du Bac, dans la chapelle des Lazaristes, rue de Sèvres (95 rue de Sèvres).

Des confesseurs pour la réconciliation

La chapelle saint-Vincent-de-Paul sera ouverte tous les jours (sauf dimanche). Les messes y sont célébrées à 7h15 et 12h30 ; la prière du chapelet est à 16h45. C’est dans cette chapelle que sainte Catherine Labouré venait régulièrement se recueillir, lorsqu’elle sortait de sa communauté.

Pour le sacrement de la réconciliation, le quartier ne manque pas de confesseurs : à côté des Lazaristes de la chapelle Saint-Vincent-de-Paul, on trouve aussi les Jésuites de Saint-Ignace (33 rue de Sèvres), ou les pères des Missions étrangères à la chapelle de l’Epiphanie (128 rue du Bac).

Et puis il y a le Web Pèlerinage : des visiteurs du monde entier confient leurs intentions de prière au site Internet de la chapelle. Une façon de répondre à l’invitation de la Marie Vierge de venir « au pied de cet autel ».

Le Site explique notamment l’histoire de la médaille et la signification spirituelle des symboles bibliques représentés sur l’ovale.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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