ROME, Vendredi 19 décembre 2008 (ZENIT.org) – La Déclaration présentée à l’ONU le jeudi 18 décembre par la France, demandant la dépénalisation de l’homosexualité, cherche par ailleurs à faire reconnaître des éléments qui ne sont pas prévus par le droit international, considère le Saint-Siège.
La « Déclaration des droits humains, orientation sexuelle et identité de genre », a été présentée à la 63ème Assemblée générale des Nations unies, en présence d’une délégation du Saint-Siège conduite par Mgr Celestino Migliore.
Dans un communiqué publié ce vendredi par la salle de presse du Vatican, le Saint-Siège précise qu’il « apprécie les efforts » faits dans la Déclaration « pour condamner toutes les formes de violence à l’égard des personnes homosexuelles, et exhorter vivement les Etats à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme à toutes les sanctions pénales à leur encontre ».
Il note cependant que « la formulation de cette Déclaration va bien au-delà de l’intention susmentionnée et partagée ».
« En particulier, les catégories ‘orientation sexuelle’ et ‘identité de genre’, utilisées dans le texte, ne trouvent pas de reconnaissance ou de définition claire et faisant l’objet d’un accord dans le droit international », souligne-t-il.
« Si celles-ci devaient être prises en considération dans la proclamation et dans la mise en pratique des droits fondamentaux, elles seraient la cause d’un sérieux flou juridique, et elles affaibliraient la capacité des Etats à adopter et à mettre en place les conventions et normes nouvelles ou déjà existantes, en matière de droits humains », explique-t-il
Le Saint-Siège précise que la Déclaration va au-delà de l’objectif de condamner toute forme de violence contre les personnes homosexuelles. Elle « donne au contraire naissance à un flou juridique et remet en question les règles existantes sur les droits humains ».
La Déclaration, présentée ce jeudi par la France, accompagnée des Pays-Bas, serait soutenue par 66 Etats, ce qui serait insuffisant pour être adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU qui compte 192 Etats.
Le P. Federico Lombardi s.j., directeur de la salle de presse du Saint-Siège avait déclaré ces jours derniers (cf. Zenit du 2 décembre) que cela pouvait clairement « devenir un instrument de pression ou de discrimination vis-à-vis de qui – pour prendre un exemple – considère le mariage entre un homme et une femme comme la forme fondamentale et originaire de la vie sociale, et en tant que tel comme devant être privilégiée ».