ROME, Mardi 16 décembre 2008 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI voit dans la distinction entre l’Eglise et l’Etat – et leur autonomie – un « grand progrès de l’humanité » et même la condition de sa propre « liberté ».
Benoît XVI s’est rendu samedi dernier, 13 décembre, au « Palais Borromée », le « Palazzo Borromeo », donné par Pie IV à son neveu Charles Borromée, aujourd’hui siège de l’ambassade d’Italie près le Saint-Siège. Une visite également effectuée, comme le pape l’a rappelé, par Pie XII, Paul VI et Jean-Paul II.
La visite s’est déroulée en deux temps. Le pape s’est recueilli dans la chapelle de l’ambassade – mise sous la protection de saint Charles Borromée et restaurée -, et il a ensuite prononcé devant le Corps diplomatique, un discours sur les relations de « collaboration mutuelle » entre l’Eglise et l’Etat italien.
Benoît XVI a souligné que ces relations sont régies par les Pactes du Latran, de 1929, dont on célébrera le 80e anniversaire le 11 février prochain. Ce sera aussi le 25e anniversaire de l’accord de révision du concordat, sous Jean-Paul II, en 1984.
Benoît XVI a souligné qu’il appartient « à la structure » même du christianisme de « faire la distinction » entre « ce qui est à César » et ce qui est à Dieu », entre « Eglise et Etat » (cf. Deus caritas est, 28).
Le pape y voit même un « grand progrès ». « Non seulement l’Eglise reconnaît et respecte cette distinction et cette autonomie, a affirmé Benoît XVI, mais elle s’en réjouit, comme d’un grand progrès de l’humanité et comme une condition fondamentale de sa propre liberté et de l’accomplissement de sa mission universelle de salut au milieu de tous les peuples ».
Et en même temps, disait Benoît XVI « l’Eglise ressent comme de son devoir » de « réveiller dans la société les forces morales et spirituelles, en contribuant à ouvrir les volontés aux authentiques exigences du bien ».
« En rappelant la valeur » que « certains principes éthiques fondamentaux » revêtent « pour la vie privée mais aussi surtout publique », a ajouté le pape, l’Eglise contribue « à garantir et promouvoir la dignité de la personne et le bien commun de la société ». C’est ainsi que se réalise, a souligné le pape, « la véritable coopération entre Etat et Eglise ».
Benoît XVI a exprimé sa gratitude pour « la précieuse contribution que cette représentation diplomatique et les autorités italiennes en général offrent généreusement pour que le Saint-Siège puisse exercer librement sa mission universelle et donc entretenir des rapports diplomatiques avec de si nombreux pays dans le monde ».
Benoît XVI a conclu en présentant pour Noël aux diplomates présents et à leurs familles ses vœux de « lumière et de progrès humain authentique, de prospérité et de concorde ».