ROME, Lundi 15 décembre 2008 (ZENIT.org) – « Gagner plus doit-il devenir le principal objectif de l’existence ? », avait demandé le cardinal Vingt-Trois dans son discours d’ouverture de la dernière assemblée plénière des évêques de France, à Lourdes, le 4 novembre 2008.
Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la conférence des évêques de France, s’est exprimé sur le travail du dimanche le vendredi 12 décembre sur RTL, au micro de Jean-Michel Aphatie (cf. entretien ci-dessus).
Le cardinal Vingt-Trois a réaffirmé son opposition « à la généralisation des dérogations du repos hebdomadaire ».
Voici l’extrait de son discours d’ouverture de l’assemblée de novembre à ce sujet:
(…) La gestion sociale du temps est confrontée elle aussi aux limites humaines. Les projets de dérogations nombreuses et légales au repos dominical s’inscrivent dans la perspective des mutations de notre société vers une norme du rendement maximum sans mesurer assez les coûts humains des changements envisagés. Nous n’oublions pas que déjà un nombre important de nos concitoyens sont astreints au travail dominical, notamment dans certains services publics. Mais précisément, il s’agit d’une astreinte en faveur du service de tous. Etendre cette astreinte par une possibilité laissée au « libre choix » se réfère à un autre mobile : développer le rendement d’un certain nombre de secteurs d’activités économiques et miser sur l’appât du gain pour convaincre. Gagner plus doit-il devenir le principal objectif de l’existence ?
Que les chrétiens ne soient pas favorables à une extension du travail le dimanche ne surprendra personne. Pour eux, le Jour du Seigneur n’est pas un jour férié comme les autres. C’est le Jour de la Résurrection qu’ils célèbrent dans la joie et la fraternité. Cette obligation du repos dominical suppose de renoncer à d’autres activités, fussent-elles très rémunératrices. Le dimanche est aussi le jour d’une vie familiale plus intense et plus riche. Comment peut-on souhaiter que le tissu familial soit plus riche et plus structurant pour la vie sociale, si chacun des membres de la famille est retenu ailleurs par son travail ? Est-il normal que pour gagner honnêtement sa vie on soit invité à renoncer à la qualité de la vie ? Si des dispositions législatives généralisaient le champ du travail dominical, les dommages humains et sociaux qui en découleraient seraient sans commune mesure avec le profit économique qui peut en résulter. Ce serait une mesure supplémentaire dans la déstructuration de notre vie collective qui ne toucherait pas seulement les chrétiens (…) ».