ROME, Mercredi 10 décembre 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI a invoqué la Vierge de Lorette pour les jeunes, les malades, et les jeunes mariés, en ce jour de la fête liturgique de la Vierge invoquée au sanctuaire de la Sainte Maison de Nazareth.
« Que la bienheureuse Vierge de Lorette, dont nous faisons mémoire aujourd’hui, vous aide, chers jeunes, à disposer vos cœurs à accueillir Jésus qui nous sauve par la puissance de son amour », a dit le pape.
C’est à Lorette que le pape avait rencontré les jeunes d’Italie les 1er et 2 septembre 2007. Le diocèse a construit à Lorette un centre de jeunes qui porte le nom de « Jean-Paul II » : il a été voulu par le pape Wojtyla après le rassemblement des jeunes d’Europe en 1995.
« Qu’elle vous réconforte, a ajouté le pape à l’adresse des malades, vous qui, dans votre expérience de maladie, partagez avec le Christ, le poids de la Croix ».
« Qu’elle vous encourage, chers jeunes mariés, vous qui avez depuis peu fondé votre famille, à grandir toujours davantage dans l’amour que Jésus nous a donné à Noël », a conclu Benoît XVI.
Le 10 décembre est la date de la fête de la « translation ». L’année 1294 est retenue par la tradition comme date du commencement de la présence de la Sainte Maison à Lorette.
La maison, revêtue d’un écrin de marbre au XVIe s. sur des plans du Bramante, et abritée par une basilique crénelée et fortifiée, est l’un des sanctuaires les plus fréquentés d’Italie. Plus de 200 saints et bienheureux y sont passés, notamment sainte Thérèse de Lisieux, et de nombreux papes. On peut faire un pèlerinage guidé en ligne en italien ou en anglais.
Le sanctuaire de la Sainte Maison de Lorette abrite les pierres qui appartenaient à la Maison de la Vierge Marie, à Nazareth, sauvées après la chute du royaume des Croisés en Terre Sainte. L’un des archéologues qui se sont penchés sur l’origine de la Maison de Lorette est Nereo Alfieri.
Il n’était pas rare que sous la pression des invasions, les chrétiens d’Orient viennent mettre leurs reliques les plus précieuses à l’abri dans des sanctuaires d’Occident.
Les fouilles archéologiques opérées sous les trois murs de la maison, entre 1962 et 1968 ont confirmé ce qu’exprimait poème du 15e s. indiquant que les pierres de la Maison de Nazareth, sauvées des invasions en Terre Sainte, et amenées d’abord en Illyrie et ensuite dans la région des Marches italiennes, avaient été déposées sur une voie publique, sans fondations.
Cinq croix d’étoffe rouge qu’on rapporte aux croisés et de nombreux fragments d’œufs d’autruche, symbole de la conception virginale, ont été trouvés sous la fenêtre de la chapelle de Lorette. On a aussi retrouvé des monnaies de 1452.
Plus intéressante encore, est l’étude d’une soixantaine de graffitis tracés sur les pierres de la Sainte Maison, représentant des croix de forme inhabituelle ressemblent aux graffitis que l’on retrouve aujourd’hui sur d’autres maisons de Nazareth. Les Franciscains archéologues en Terre Sainte Emmanuele Testa et Bellarmino Bagatti, ont identifié les graffitis de Lorette comme étant d’origine judéo-chrétienne.
La façon de tailler les pierres a aussi révélé, au microscope, une manière inhabituelle pour la région des Marches italiennes, mais semblable aux techniques de Galilée au début du premier millénaire.
Enfin, de la maison de Nazareth, il n’y a que trois murs, d’environ trois mètres de haut. De fait, la basilique de l’Annonciation, à Nazareth, bâtie sur le site de la maison de la Vierge, abrite le – quatrième – mur naturel d’une grotte, contre la paroi de laquelle la maison s’appuyait, et l’on relève la trace des trois autres murs, déplacés.
Mais s’ils confirment que ces pierres viennent de Galilée, ces indices ne disent pas comment. Des témoignages iconographiques font état d’un transport par mer.
Les historiens ont en effet retrouvé un document constituant les « notes de frais » d’un transport par bateau au compte de la famille « Angeli ».
Les « saintes pierres extraites de la maison de notre Dame la Vierge Mère de Dieu » sont aussi mentionnées dans un acte notarié concernant un mariage entre la famille « De Angelis » et celle de Philippe d’Anjou, comme un cadeau de noces en quelque sorte.
Philippe Ier d’Anjou (1278-1332), fils de Charles II d’Anjou, roi de Naples, et prince de Tarente et d’Achaïe, était aussi «despote de Romanie» par son premier mariage, célébré en Italie, à l’Aquila en 1294, avec Thamar « Ange » (1277-1311), fille de Nicéphore Ier, despote d’Epire.
De fait, on a retrouvé une pièce de monnaie de la famille d’Anjou dans les murs de la maison.
On comprend mieux qu’on soit passé du transport par mer, grâce à une famille de chrétiens grecs, les « Angelis » (ange), à la légende d’un transport – dans les airs – par les anges.