1. « Alma Redemptoris Mater… Sainte Mère du Rédempteur… ». C’est ainsi que nous invoquons Marie au cours du temps de Noël, en reprenant une ancienne et suggestive antienne mariale, qui se poursuit, entre autres, par ces mots: « Tu quae genuisti natura mirante, tuum sanctum Genitorem – Toi, dans l’émerveillement de la toute la création, tu as engendré ton Créateur ».
Marie, Mère de Dieu! Cette vérité de foi, profondément liée aux fêtes de Noël, est particulièrement soulignée dans la liturgie du premier jour de l’année, solennité de la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu. Marie est la Mère du Rédempteur; elle est la femme élue par Dieu pour réaliser le projet salvifique centré sur le mystère de l’incarnation du Verbe divin.
2. Une humble créature a engendré le Créateur du monde! Le temps de Noël renouvelle notre conscience de ce mystère, en nous
ant la Mère de Dieu comme co-participante aux événements culminants de l’histoire du salut. La tradition séculaire de l’Eglise a toujours considéré la naissance de Jésus et la maternité divine de Marie comme deux aspects de l’incarnation du Verbe. « En effet, – répète le Catéchisme de l’Eglise catholique en citant le Concile d’Ephèse – Celui que Marie a conçu comme homme du Saint-Esprit et qui est devenu vraiment son Fils selon la chair, n’est autre que le Fils éternel du Père, la deuxième Personne de la Très Sainte Trinité. L’Eglise confesse que Marie est véritablement Mère de Dieu, « Theotokos » » (n. 495).
3. Du fait que la Vierge est la « Mère de Dieu » dérivent tous les autres aspects de sa mission; des aspects soulignés de manière particulière par les titres avec lesquels la communauté des disciples du Christ l’honore dans toutes les parties du monde. Tout d’abord, ceux d' »Immaculée » et d' »Elevée au Ciel », car Celle qui devait engendrer le Sauveur ne pouvait évidemment pas être sujette à la corruption dérivant du péché originel.
La Vierge est en outre invoquée comme la Mère du Corps mystique, c’est-à-dire de l’Eglise. Le Catéchisme de l’Eglise catholique, en se référant à la tradition patristique exprimée par saint Augustin, affirme qu’Elle « est aussi vraiment « Mère des membres du Christ… ayant coopéré par sa charité à la naissance dans l’Eglise des fidèles qui sont les membres de ce Chef » » (n. 963).
4. L’existence tout entière de Marie est liée de façon plus qu’étroite à celle de Jésus. A Noël, c’est Elle qui offre Jésus à l’humanité. Sur la Croix, au moment suprême de l’accomplissement de la mission rédemptrice, ce sera Jésus qui fera don à chaque être humain de sa Mère, comme héritage précieux de la rédemption. Les paroles du Seigneur crucifié à son fidèle disciple Jean constituent son testament. Il confie sa Mère à Jean et, dans le même temps, il remet l’Apôtre et chaque croyant à l’amour de Marie.
5. Au cours de ces derniers jours du temps de Noël, arrêtons-nous pour contempler dans la crèche la pr l’Enfant Jésus. Elle nous réserve le même amour, la même attention qu’elle a eu pour son divin Fils. Laissons-la donc guider nos pas au cours de l’année nouvelle, que la Providence nous donne de vivre.
Tel est le voeu que je forme pour vous tous en cette première Audience générale de 2004. Soutenus et réconfortés par sa protection maternelle, nous pourrons contempler avec des yeux nouveaux le visage du Christ et avancer de façon plus rapide sur les routes du bien.
Encore une fois, Bonne Année à vous qui êtes ici présents et à vos proches!
(©L’Osservatore Romano – 13 janvier 2004)