CITE DU VATICAN, Jeudi 8 janvier 2004 (ZENIT.org) – « La solution des problèmes n’est pas dans la violence, ni la guerre, ni la raison de la force, mais dans la force de la raison », déclare la cardinal Arinze.
Le 29 décembre dernier, pour la première fois, un ambassadeur du pape était tué, à Bujumbura, le nonce apostolique au Burundi, Mgr Michael Courtney, qui était nommé à Cuba. Le cardinal Francis Arinze, Nigérian, préfet de la congrégation romaine pour le culte divin et la Discipline des sacrements commente l’événement au micro de radio Vatican, alors qu’une messe en mémoire du défunt représentant du pape a été célébrée en la basilique vaticane par le cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano, ce 8 janvier à 17 heures.
En 2003, 28 autres catholiques ont payé de leur vie l’annonce de l’Evangile dans différents pays du monde.
« Il faut avoir à l’esprit que c’est la première fois dans l’histoire qu’un nonce du Saint-Père est tué délibérément. C’est très triste et tragique. Nous ne pouvons pas ne pas chercher à analyser la situation même si ce n’est pas facile. Il faut noter combien le Saint-Père a souvent parlé de l’amour et de comment la solution des problèmes n’est pas dans la violence, ni la guerre, ni la raison de la force, mais dans la force de la raison. Ce nonce, un homme de paix, qui prêchait chaque jour l’invitation du Saint-Père à la justice et à la paix, entre les différents peuples de ce pays, était justement allé, ce jour-là, célébrer la messe pour la mort d’un prêtre. Il était connu pour être un bâtisseur de ponts. Il a donc été tué pour les valeurs de l’Evangile ».
« La violence, continue le cardinal africain, ne respecte pas les frontières. Je pense à ceux qui promeuvent les kamikazes qui vont se faire exploser sur les marchés ou dans un restaurant. On voit là que la violence ne respecte personne. Je pense aux représentants des Nations unies qui ont été tués en Irak. Les hérauts de l’Evangile savent qu’ils ne sont pas les seuls à souffrir de la haine qui déchaîne la violence. L’Evangile est la réponse. Ce n’est qu’en respectant la vie des autres et en s’ouvrant à la négociation que l’on peut arriver à un avenir digne de l’homme, à un avenir que nous pourrons offrir à Dieu. Notre prière est que la mort du nonce Courtney, si apprécié, soit un présage de grâce pour le peuple du Burundi, dans le reste de l’Afrique et partout où il y a des personnes qui, devant la tentation de la violence, n’y résistent pas ».
