CITE DU VATICAN, Jeudi 29 mai 2003 (ZENIT.org) – Dans la matinée du jeudi 22 mai 2003, le Pape Jean-Paul II a reçu en audience, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique, les membres du Mouvement pour la Vie italien à l’occasion des 25 ans de la légalisation de l’avortement en Italie. Au cours de la rencontre, le Saint-Père a prononcé le discours suivant, selon la traduction publiée par L’Osservatore Romano en langue française du 27 mai:
Très chers frères et soeurs!
1. Je vous suis reconnaissant de votre visite et je vous salue avec affection. Je salue les membres du Conseil de Direction du Mouvement pour la Vie et de façon particulière le Président, M. Carlo Casini. Je le remercie des paroles qu’il m’a adressées au nom des personnes présentes. Je salue chacun de vous et, à travers vous, les volontaires qui font partie de votre Association, qui a créé dans toutes les régions d’Italie de nombreux centres d’aide à la vie et des maisons d’accueil.
Depuis 25 ans – c’est-à-dire depuis que, le 22 mai 1978, l’avortement a été légalisé en Italie – votre Association n’a jamais cessé d’oeuvrer en défense de la vie humaine, l’une des valeurs centrales de la civilisation de l’amour.
2. Ce n’est pas la première fois que j’ai l’occasion de vous rencontrer. En effet, au cours de ces années, j’ai eu divers contacts avec votre Mouvement. Je me souviens, en particulier, de la visite que j’ai rendue à Florence, en 1986, au premier centre d’aide à la vie établi en Italie. Par la suite, en diverses circonstances, j’ai manifesté ma reconnaissance pour les activités que vous accomplissez, en vous encourageant à faire tous les efforts possibles afin que soit effectivement reconnu à tous le droit à la vie. A présent, je renouvelle ces sentiments tandis que le mandat du Conseil de Direction de votre Mouvement touche à son terme, et à l’approche imminente de l’assemblée de début juin, qui définira les stratégies du travail à venir.
Dieu veuille qu’étroitement unis entre vous, vous continuiez à être une force de renouveau et d’espérance dans notre société. Que le Seigneur vous aide à oeuvrer sans cesse afin que tous, croyants et non-croyants, comprennent que la protection de la vie humaine dès sa conception est une condition nécessaire pour édifier un avenir digne de l’homme.
3. La vénérable Mère Teresa de Calcutta, que vous considérez comme la Présidente spirituelle des Mouvements pour la Vie dans le monde, en recevant le Prix Nobel pour la Paix, eut le courage d’affirmer face aux responsables des Communautés politiques: « Si nous acceptons qu’une mère puisse supprimer le fruit de son sein, que nous reste-t-il? L’avortement est le principe qui met en danger la paix dans le monde ».
C’est vrai! Il ne peut y avoir de paix authentique sans respect pour la vie, en particulier si elle est innocente comme l’est celle des enfants non encore nés. Une cohérence élémentaire exige que celui qui cherche la paix défende la vie. Aucune action pour la paix ne peut être efficace si l’on ne s’oppose pas avec la même force aux atteintes contre la vie à chacune de ses étapes, de sa conception à son déclin naturel.
Votre Mouvement n’est donc pas seulement un Mouvement pour la Vie, mais également un authentique Mouvement pour la paix, précisément parce qu’il s’efforce de préserver toujours la vie.
4. Des dangers répétés menacent la vie naissante. Le désir louable d’avoir un enfant pousse parfois à dépasser des frontières infranchissables. Les embryons produits en surnombre, sélectionnés, congelés, sont soumis à des expérimentations destructrices et destinés à la mort en vertu d’une décision préméditée.
Conscients de la nécessité d’une loi qui défende les droits des enfants conçus, vous vous êtes engagés en tant que Mouvement à obtenir du Parlement italien une norme respectueuse, la plus concrète possible, des droits des enfants non encore nés, même si conçus à travers des méthodes artificielles en soi moralement inacceptables. Je saisis cette occasion pour souhaiter que se conclue rapidement l’iter législatif en cours et que l’on tienne compte du principe selon lequel entre les désirs des adultes et les droits des enfants, toute décision doit être mesurée dans l’intérêt de ces derniers.
5. Très chers frères et soeurs, ne vous découragez pas et ne vous lassez pas de proclamer et de témoigner de l’Evangile de la vie; soyez aux côtés des familles et des mères en difficulté. En particulier à vous, mères, je renouvelle l’invitation à défendre l’alliance entre la femme et la vie, et à « promouvoir un « nouveau féminisme » qui, sans succomber à la tentation de suivre les modèles masculins, sache reconnaître et exprimer le vrai génie féminin dans toutes les manifestations de la vie en société, travaillant à dépasser toute forme de discrimination, de violence et d’exploitation » (Evangelium vitae, n. 99).
Dieu ne vous fera pas manquer de l’assistance nécessaire pour mener à bien vos multiples activités, si vous avez recours à Lui à travers une prière intense et incessante. Je vous assure moi aussi de ma proximité spirituelle et, tandis que j’invoque la protection maternelle de Marie, je vous donne, ainsi qu’à vos familles et à votre Mouvement, une Bénédiction apostolique particulière.
© L’Osservatore Romano