CITE DU VATICAN, Jeudi 29 mai 2003 (ZENIT.org) – Dans la matinée du jeudi 22 mai 2003, le pape Jean-Paul II a reçu en audience les membres d’une Délégation du Congrès juif mondial, le « World Jewish Congress ». Au cours de la rencontre, le Saint-Père a prononcé le discours suivant, selon la traduction publiée par L’Osservatore Romano en langue française du 27 mai:
Chers amis,
C’est pour moi un grand plaisir d’accueillir au Vatican les éminents représentants du Congrès juif mondial et du Comité juif international pour les Con-sultations interreligieuses. Votre visite rappelle les liens d’amitié qui se sont développés entre nous depuis que le Concile Vatican II a publié la Déclaration Nostra aetate et a donné aux relations entre juifs et catholiques une base nouvelle et positive.
La Parole de Dieu est une lampe et une lumière sur notre chemin; elle nous maintient en vie et nous donne la vie nouvelle (cf. Ps 119, 105.107). Cette Parole est donnée à nos frères et soeurs juifs en particulier dans la Torah. Pour les chrétiens, cette parole trouve son accomplissement dans Jésus Christ. Bien que nous comprenions et interprétions cet héritage différemment, nous nous sentons engagés à apporter un témoignage commun de la paternité de Dieu et de son amour pour ses créatures.
Même si le monde d’aujourd’hui est souvent marqué par la violence, la répression et l’exploitation, ces réalités ne représentent pas le dernier mot de notre destin humain. Dieu promet des cieux nouveaux et une terre nouvelle (cf. Is 65, 17; Ap 21, 1). Nous savons que Dieu essuiera tous les pleurs (cf. Is 25, 8) et que le deuil et la douleur disparaîtront (cf. Ap 21, 4). Les juifs et les chrétiens pensent que la vie est un voyage vers l’accomplissement des promesses de Dieu.
A la lumière du riche héritage commun que nous partageons, nous pouvons considérer le présent comme une opportunité et un défi en vue d’un engagement commun de paix et de justice dans notre monde. La défense de la dignité de chaque être humain fait à l’image et à la ressemblance de Dieu, est une cause qui doit engager tous les croyants. Cette sorte de coopération concrète entre les chrétiens et les juifs exige courage et discernement, ainsi que la confiance que c’est Dieu qui fait que nos efforts aboutissent: « Si Yahvé ne bâtit la maison, en vain peinent les bâtisseurs » (Ps 127, 1).
Chers amis, je désire exprimer mon encouragement pour votre engagement en vue d’apporter une aide aux enfants qui souffrent en Argentine. Je forme des souhaits et des prières ferventes afin que le Tout-Puissant bénisse tous vos projets et vos plans. Puisse-t-il vous accompagner et guider vos pas sur le chemin de la paix (cf. Lc 1, 79).
© L’Osservatore Romano