CITE DU VATICAN, Lundi 19 mai 2003 (ZENIT.org) - Voici la traduction de l'éditorial du directeur de L'Osservatore Romano, M. Mario Agnes, à l'occasion de l'anniversaire de l'attentat du 13 mai 1981.

La traduction est éditée par L'Osservatore Romano en langue française de ce même 13 mai 2003.


"Le 13 mai "


En 2003, la date du 13 mai tombe au cours d'une année particulièrement significative pour la vie du Saint-Père: la vingt-cinquième année de son pontificat.
Cela aussi nous fait fortement ressentir le besoin de nous arrêter un instant et de réfléchir pour nous souvenir, à vingt-deux années de distance, que, en cet après-midi d'une chaleur étouffante, sous un ciel étrange, eut lieu un événement imprévisible, absurde, férocement et froidement anti-historique.
Un événement dans la vie d'un homme.
Un événement dans la vie du Successeur de Pierre.
Un événement dans la vie de l'Eglise.
Un événement dans la vie du monde.
On ne peut pas et on ne doit jamais estimer qu'un événement est arrivé par hasard et qu'il est désormais classé. Bien au contraire, on ne peut pas ignorer cet événement de sang si l'on veut "lire" ce pontificat. Pour saisir le Mystère d'un Homme, dont le sang a imprégné la place qui porte le nom de Pierre. Un sang versé auprès de la tombe-"source", c'est-à-dire le sépulcre de Pierre.
Une chose est sûre: au jour-anniversaire de l'apparition de Fatima, un esprit sinistre et une main caïnite ont attenté à la vie du Pape et, si les dessous de cette affaire restent encore obscurs, le fait demeure. Et il prend une valeur extraordinaire, en partageant le Temps en deux saisons.
Par rapport à certaines logiques, Jean-Paul II dérangeait. Et l'on tenta de se débarrasser de cette haute autorité, mais l'on ne parvint pas à faire taire cette Voix.
Depuis lors, les peuples ont appris davantage encore à la reconnaître, à avoir confiance en elle dans les difficultés et dans l'angoisse. Ils savent, même au-delà des convictions philosophiques et religieuses, que le Successeur de Pierre ne poursuit pas de buts matériels, qu'il n'a pas de positions à occuper ou d'objectifs à atteindre. Il est, par définition, l'Ami des déshérités, des vaincus et des exclus; mais les riches et les nantis aussi savent qu'il sait apporter un réconfort et un sens à la condition humaine, qui ne peut se satisfaire des seuls biens matériels.
Chacun sait qu'il est le Gardien de cette humanité.
L'attentat, à travers l'ensemble des souffrances personnelles qu'il a provoquées et l'émotion universelle qu'il a suscitée, a allumé pour tous les peuples une lumière qu'il est impossible d'occulter.

m.a.

(©L'Osservatore Romano - 13 mai 2003)