CITE DU VATICAN, Jeudi 15 mai 2003 (ZENIT.org) – « Puissent les responsables de votre jeune République, s’attacher à ce que cette belle diversité soit toujours plus au service de l’unité nationale et qu’elle s’exprime dans la vie politique et sociale », disait ce matin le pape à l’ambassadeur de cette république d’Océanie. Le pape insistait en particulier sur le respect de l’environnement qu’il a déjà mentionné dans son exhortation apostolique sur l’Eglise en Océanie.
Jean-Paul II a reçu parmi les douze nouveaux ambassadeurs près le Saint-Siège, M. Michel Rittié, qui est le premier ambassadeur de la République de Vanuatu près le Saint-Siège.
Le pape évoquait « le riche héritage historique de l’archipel de Vanuatu et sa position particulière en Océanie, éléments qui ont modelé la nation pour en faire aujourd’hui une société multiculturelle où des hommes, dans la grande diversité de leurs origines nationales, de leurs langues, de leurs expressions religieuses et des valeurs qui les animent, ont à cœur d’édifier une société fraternelle ».
« Puissent les responsables de votre jeune République, ajoutait le pape, s’attacher à ce que cette belle diversité soit toujours plus au service de l’unité nationale et qu’elle s’exprime dans la vie politique et sociale, afin que tous les citoyens puissent exercer leurs droits légitimes et participer aux décisions politiques qui orientent la vie commune ! Le chemin d’un «vivre ensemble» vraiment fécond s’enracine dans le souci patiemment partagé de bâtir une nation où les particularités de chacun servent au bien commun, où la volonté sincère de construire un monde uni s’exprime de manière visible dans les choix et les orientations de la société, et où la volonté de travailler sans relâche à la justice et à l’équité prenne en compte les aspirations de tous les habitants du pays, en priorité des plus démunis ».
Jean-Paul II mentionnait la protection de l’environnement parmi les priorités qu’un tel programme implique : « Cela ne peut se réaliser sans un réel effort qui vise au juste respect des personnes et des biens, à l’équitable répartition des richesses et des responsabilités, ainsi qu’au souci permanent de préserver l’environnement et les ressources naturelles. Je ne doute pas que les efforts déjà entrepris par le peuple de Vanuatu et par ses dirigeants porteront des fruits, en vue de permettre un développement intégral de tous les citoyens et le renforcement de la solidarité entre tous. Ainsi, la République de Vanuatu pourra également participer à la construction et à la consolidation de la concorde dans la région ».
Jean-Paul II encourageait l’aspiration d e la petite République « à participer à l’action de la Communauté internationale », et « à devenir partenaire d’une nouvelle stabilité internationale » en disant: « Au moment où des conflits meurtriers continuent d’engendrer la violence et de fragiliser les équilibres mondiaux, il revient à toutes les nations sans exception de relever le défi de la paix, et de ne négliger aucun effort pour que cette paix soit effective et durable dans le monde. De cet effort, nul ne doit être exclu ».
« J’invite donc la Communauté internationale à encourager et à mettre en valeur les efforts réalisés par les petites nations pour participer à l’édification de la paix, si essentielle à la croissance humaine et spirituelle du monde, concluait le pape. Je souhaite aussi que le développement des relations culturelles et commerciales, que la République de Vanuatu entretient déjà avec d’autres nations ou avec des Organismes internationaux, favorise en retour dans votre pays le progrès économique et la justice sociale, conditions essentielles pour servir le bien-être matériel et spirituel de sa population ».
A propos du rôle de l’Église catholique , le pape précisait: « Soucieuse du respect de la liberté et des convictions de chacun, elle souhaite poursuivre un dialogue serein et respectueux avec toutes les communautés humaines et religieuses qui sont présentes dans l’archipel, et accomplir ainsi la mission qu’elle a reçue du Christ. Refusant toutes les divisions et les oppositions qui mettent en péril la poursuite du bien commun, elle se sait appelée à travailler avec ardeur à l’établissement d’une véritable «civilisation de l’amour» ».
Le pape saluait la communauté catholique et son Pasteur, Mgr Michel Visi, évêque de Port-Vila. « Puissent pasteurs et fidèles suivre le chemin du Christ, proclamer sa vérité et vivre de sa vie, pour que les peuples du Pacifique, qui luttent pour leur unité et leur identité, soient toujours plus habités par un grand souci de paix, de justice et de respect de la création (cf. Exhortation apostolique Ecclesia in Oceania, n. 8) ! »
M. Michel Rittié est né en 1950. Il est marié et a trois enfants. Diplômé dans des matières techniques, il est aussi titulaire d’une licence de l’aviation civile. Il a été successivement directeur technique de l’industrie privé (jusqu’en 1992); conseiller du Premier ministre de Vanuatu et conseiller technique au minsitère des Affaires étrangères (1992-1999); Chargé de mission de ce ministère (1999-2000); conseiller du ministre des Affaires étrangères (2000-2001). Depuis 2001, il est ambassadeur au Maroc, où il réside.