CITE DU VATICAN, lundi 12 mai 2003 (ZENIT.org) – L’archevêque Renato Martino a rappelé aujourd’hui la sollicitude de l’Eglise catholique pour le développement, la justice et la paix, dans un discours prononcé à Cotonou au Bénin, à l’occasion de son premier voyage pastoral en Afrique comme président du Conseil Pontifical Justice et Paix.
« On ne peut pas construire le développement sur des conflits, des discriminations, des rancoeurs, des exclusions, pas plus que sur la force des armes. Le développement exige l’entente, la solidarité, l’union des forces, l’attention à l’autre, la justice, le respect de la dignité de la personne et de ses droits », a affirmé le président du Conseil Pontifical Justice et Paix, Mgr Renato Martino, dans un discours sur « La sollicitude de l’Eglise catholique pour le développement, la justice et la paix », à l’ouverture d’un congrès organisé par la Fondation Adenauer et l’Institut local des Artisans de la Justice et de la Paix sur le thème : « Stabilité politique et développement : l’apport de la doctrine sociale de l’Eglise » (13 – 15 mai).
L’archevêque a analysé, entre autres, le grave problème des causes des conflits qui ensanglantent le continent. Il a notamment évoqué la cupidité face aux ressources dont abondent le sol et le sous-sol africain. « Ces richesses sont convoitées par des groupes d’intérêt qui exploitent l’extension et la permanence des conflits pour des commerces sales, en versant des pots-de-vin aux dirigeants des pays producteurs. Il faudrait, ajoute-t-il, plus de justice, plus de participation à la gestion de ces ressources ».
Mgr Martino a indiqué une autre cause de conflit, non moins préoccupante : l’exclusion de l’autre, sous forme de discrimination ethnique ou de haine raciale. Pour surmonter cela, l’archevêque précise qu’il faut une éducation aux valeurs et une conversion des cœurs pour ainsi favoriser l’acceptation de ce qui est différent, l’appréciation réciproque, le respect mutuel. L’exigence de paix entre les groupes et les peuples doit se traduire, selon lui, par une solidarité plus grande. « Il s’agit, affirme-t-il, d’une exigence qui devient urgente en ce temps de mondialisation, où l’accent sur la liberté du marché risque de reléguer en marge du progrès et du développement des régions entières de la planète et une partie importante de l’humanité qui ne peuvent concourir à forces égales avec les pays industrialisés ».
Faisant remarquer que le droit au développement et le droit à la paix sont indivisibles et interdépendants, Mgr Martino a précisé que la vraie élévation de l’homme passe par le respect des valeurs comme le droit à la vie, l’identité de chaque peuple, l’égalité entre les personnes, la solidarité, la liberté, la vérité, la protection de l’environnement.
En ce qui concerne le problème crucial de la dette internationale, le président du Conseil Pontifical Justice et Paix répète la nécessité que les sommes correspondant à la remise de la dette soient investies dans des secteurs prioritaires comme la santé, l’éducation et les autres services sociaux. Les pays bénéficiaires doivent répondre à la générosité des pays industrialisés par un sens de responsabilité accru. Faisant écho aux paroles du pape, l’archevêque Renato Martino a répété que l’Afrique n’a pas besoin de pitié mais de solidarité et de justice. Les Africains ne pourront pas sortir seuls du marasme dans lequel les ont plongés des décennies de dépendance et d’oppression, de violence et d’antagonismes de toute sorte. Ils ne réussiront qu’avec l’aide et la solidarité de la communauté internationale.