CITE DU VATICAN, Vendredi 9 mai 2003 (ZENIT.org) – Dans le traditionnel message du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux pour la fête bouddhiste de Vesakh, Mgr Michael Fitzgerald, président de ce dicastère, invite les bouddhistes à collaborer avec les catholiques en faveur de la paix dans le monde, « face à la gravité de la situation internationale actuelle ».
« Depuis le début de ce nouveau millénaire, marqué par les dramatiques événements du 11 septembre 2001, chaque jour, constate Mgr Fitzgerald, les quatre coins du monde témoignent de nouvelles scènes d’effusion de sang, de violence, d’affrontements et de crises ».
Et de conclure: « Face à la gravité de la situation, il ne nous est pas possible de continuer à mener une vie qui ne nous engage pas à promouvoir nous-mêmes la cause de la paix dans le monde ».
Voici le texte intégral en français dans la traduction officielle publiée aujourd’hui par la salle de presse du Saint-Siège. Mgr Fitzgerald y évoque également l’Année du Rosaire.
Message aux Bouddhistes pour la fête de Vesakh 2003
Bouddhistes et Chrétiens: prier pour la paix dans le monde
Chers amis bouddhistes,
1. En tant que nouveau Président du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux, le bureau de Sa Sainteté le Pape pour les relations avec les personnes de différentes traditions religieuses, je souhaite vous adresser mes salutations et vous envoyer ce message de voeux à l’occasion de la fête du Vesakh. Ce geste d’amitié, lancé en 1995 par mon prédécesseur le Cardinal Francis Arinze, est presque devenu une tradition. Je souhaite poursuivre cette bonne coutume et exprimer mes vives félicitations à chacun d’entre vous.
2. Par ce message, j’aimerais vous inviter, chers amis bouddhistes, à vous unir par la prière en faveur de la paix dans le monde. Si nous observons la situation internationale actuelle, nous ne pouvons qu’être attentif à la question de la paix dans notre monde. Depuis le début de ce nouveau millénaire, marqué par les dramatiques événements du 11 septembre 2001, chaque jour, les quatre coins du monde témoignent de nouvelles scènes d’effusion de sang, de violence, d’affrontements et de crises. Face à la gravité de la situation, il ne nous est pas possible de continuer à mener une vie qui ne nous engage pas à promouvoir nous-mêmes la cause de la paix dans le monde.
3. Nous, chrétiens et bouddhistes, sommes convaincus que l’origine de tout conflit réside au plus profond du cœur de l’homme quand il est dominé par le désir égoïste, spécialement par le désir de puissance, de domination et de richesses, recherchées souvent aux dépens des autres. Nous partageons aussi la conviction que la paix doit habiter d’abord le cœur de l’homme avant de devenir une réalité sociale. C’est pour cette raison que, selon nous, la manière la plus radicale et la plus efficace de faire avancer la paix est de mettre tout en œuvre pour surmonter l’égoïsme si profondément enraciné dans le cœur humain, pour que tous puissent devenir de véritables artisans de paix.
4. Le Pape Jean-Paul II a proclamé l’année qui va du mois d’octobre 2002 au mois d’octobre 2003, Année du Rosaire de la Vierge Marie. Il a instamment souhaité encourager la récitation fréquente du Rosaire afin de prier pour la paix dans le monde. Son souhait de réveiller la pratique du Rosaire est étroitement lié aux circonstances historiques présentes qui demandent, plus que jamais, d’implorer incessamment le grand don de la paix.
5. Mes amis bouddhistes, ne trouvez-vous pas que votre tradition séculaire de l’usage du Mala pour la prière est une merveilleuse coïncidence? En dépit de diversités essentielles dans leur forme et dans leur contenu à cause de nos doctrines et de nos pratiques différentes, le Rosaire pour les catholiques et le Mala pour les bouddhistes disposent à une prière simple, profonde et pleine de sens. Pour les catholiques, le Rosaire représente un instrument efficace pour accéder à la contemplation de Jésus Christ. Chez les bouddhistes, le Mala est utilisé pour dépasser les 108 désirs non purifiés afin de gagner le stade du Nirvana. En vertu de leur caractère méditatif, ces deux prières ont en commun un effet apaisant sur ceux qui s’y appliquent ; elles les conduisent à faire l’expérience de la paix et à travailler pour la paix ; elles fructifient en une moisson d’amour. Pour nous catholiques, la récitation et la méditation des saints noms des personnes de la Sainte Trinité et de la Vierge Marie, dans la prière du Rosaire, nous rendent encore plus désireux de nous imprégner de leur amour et de leur compassion envers les autres, spécialement envers les pauvres et les affligés. Dans votre tradition bouddhiste, prier le Mala aide la personne à devenir un bâtisseur de paix.
6. Voilà, chers amis bouddhistes, les pensées que je souhaitais partager avec vous cette année. Je suis convaincu que, persévérant dans la prière, nous contribuerons à faire avancer la paix dans le monde, aujourd’hui et demain. En cette fête du Vesakh, et à tous moments, que cette paix demeure avec vous et dans vos familles.
Monseigneur Michael L. Fitzgerald
Président