CITE DU VATICAN, Jeudi 8 mai 2003 (ZENIT.org) – L’élargissement de l’Union européenne est nécessaire pour la paix, affirme Romano Prodi. Mais le regard doit aussi se tourner vers la Méditerranée « qui s’éloigne de nous », affirme le président Prodi.
Les perspectives d’une Europe à 25, la paix, les racines chrétiennes de l’Europe, tels sont les thèmes principaux abordés par le président de la Commission européenne, M. Romano Prodi, au micro de Radio Vatican.
RP – Je considère que l’Europe n’est pas complète si elle ne comprend pas les pays qui entrent maintenant, plus les autres pays qui sont en train de négocier et à l’avenir les pays des Balkans. Par conséquent , je vois cela comme nécessaire pour la paix, mais je vois également que c’est nécessaire pour la prospérité future de tout le continent. Nous devenons un marché unique, grand, solidaire, le plus grand marché interne du monde. Et donc, nous pouvons vraiment avoir une parole dans la politique de demain, une parole de sagesse qui me semble nécessaire.
RV – Dans tout cela quel poids ont et pourront avoir les divisions qui se sont révélées récemment à l’intérieur de l’Union, en particulier sur la question de la paix?
RP – Il y a des divisions de gouvernements, mais une grande unité des peuples. Dans toute l’Europe, les peuples ont, de façon tout à fait extraordinaire, et tout à fait imprévue, donné leur consentement à une politique de paix. Ce n’est pas une division profonde que nous avons sur ces thèmes, c’est une division tactique, une division politique, qui peut donc se concilier à l’avenir. Il faut, en Europe, non seulement l’avenir de notre richesse, l’avenir de notre économie, mais aussi l’avenir de notre sécurité.
RV – Quel peut être et quel doit être l’engagement de l’Italie dans le prochain semestre de présidence?
RP – Je crois que la tâche principale sera d’aider à sa mise en œuvre, à la conclusion de la Convention, de façon à pouvoir signer le nouveau traité pendant le semestre italien. Faire avancer la nouvelle politique pour la Méditerranée, et pour les Balkans. Je crois qu’on a fait des pas énormes, comme nous l’avons vu, avec les pays au-delà du rideau de fer. Maintenant, nous devons diriger notre regard vers la Méditerranée, qui est toujours plus pauvre, toujours en tension croissante, et qui s’éloigne de nous.
RV – Président Prodi, le pape a lancé, depuis l’Espagne, un nouvel appel pour que l’on n’abandonne pas les racines chrétiennes de l’Europe. En tant que président de la Commission européenne, que répondez-vous?
RP – J’estime que ces racines chrétiennes de l’Europe sont fondamentales non seulement pour notre passé, mais aussi pour notre avenir. Il ne peut y avoir d’Europe qui ne tienne compte de ce que représente le Christianisme pour notre continent. Mais la commission européenne, qui est un organisme politique, a souligné cette nécessité, avant même la réforme des Traités, grâce à un dialogue permanent avec les Eglises – un dialogue qui avait été demandé par les Eglises mêmes -, l’Eglise catholique étant un protagoniste actif, à travers la COMECE. Et puis nous avons décidé une consultation préliminaire avec les Eglises, chaque fois que l’on doit prendre une décision qui concerne le domaine d’intérêt de l’activité des Eglises. Donc le dialogue structuré avec les Eglises, nous le menons depuis des années. En outre, nous travaillons à insérer dans le nouveau traité aussi le respect des accords des Eglises avec les Etats nationaux, de façon à respecter non seulement les exigences de la réunion, des libertés de réunion, des libertés d’association, mais aussi les choix des Eglises nationales dans les différents Etats membres. Nous estimons – j’estime personnellement – que les valeurs auxquelles le pape a fait appel sont vraiment fondamentales pour construire et conserver l’unité de notre continent.
