Psaume 100: Programme d'un roi fidèle à Dieu

Audience du 30 avril

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CITE DU VATICAN, Mercredi 7 mai 2003 (ZENIT.org) -« Programme d’un roi fidèle à Dieu »: c’est le titre donné par L’Osservatore Romano à cette traduction de l’allocution de Jean-Paul II lors de l’audience générale du 30 avril. Le pape a donné ce commentaire du Ps 100.

Lecture: Ps 100, 1-4.6

1. Après les deux catéchèses consacrées au sens des Célébrations pascales, nous reprenons notre réflexion sur la Liturgie des Laudes. Pour le mardi de la 4 semaine, celle-ci nous propose le Psaume 100, que nous venons d’entendre.
Il s’agit d’une méditation qui trace le portrait de l’homme politique idéal, dont le modèle de vie devrait être le comportement divin dans le gouvernement du monde: un comportement reposant sur une parfaite intégrité morale et par un engagement énergique contre les injustices. Ce texte est à présent re-proposé comme programme de vie pour le fidèle qui commence sa journée de travail et de relation avec son prochain. Il s’agit d’un programme d' »amour et jugement » (cf. v. 1), qui s’articule en deux grandes orientations morales.

2. La première est appelée la « voie des parfaits » et elle est orientée vers l’exaltation des choix personnels de vie, accomplis avec « la perfection du coeur », c’est-à-dire avec une parfaite rectitude de conscience (cf. v. 2).
D’un côté, l’on parle de façon positive des grandes vertus morales qui illuminent la « maison », c’est-à-dire la famille du juste (cf. v. 2): la sagesse qui aide à bien comprendre et à juger; l’innocence qui est la pureté de coeur et de vie; et, enfin, l’intégrité de la conscience, qui ne tolère pas de compromis avec le mal.
De l’autre côté, le Psalmiste introduit un engagement négatif. Il s’agit de la lutte contre toute forme de méchanceté et d’injustice, de façon à tenir éloigné de sa propre maison et de ses propres choix toute perversion de l’ordre moral (cf. vv. 3-4).
Comme l’écrit saint Basile, grand Père de l’Eglise d’Orient, dans son oeuvre Le baptême, « même le plaisir d’un instant qui contamine la pensée ne doit pas troubler celui qui est pleuré avec le Christ dans une mort qui ressemble à la sienne » (OEuvres ascétiques, Turin 1980, p. 548).

3. La deuxième orientation est développée dans la partie finale du Psaume (cf. vv. 5-8) et précise l’importance des dons les plus typiquement publics et sociaux. Dans ce cas aussi est dressée la liste des points essentiels d’une vie qui entend rejeter le mal avec rigueur et fermeté.
Tout d’abord la lutte contre la calomnie et la délation secrète, un engagement fondamental dans une société de tradition orale, qui attribuait une importance particulière à la fonction de la parole dans les relations interpersonnelles. Le roi, qui exerce également la fonction de juge, annonce que dans cette lutte il fera preuve de la plus grande sévérité: il fera périr le calomniateur (cf. v. 5). On rejette ensuite toute arrogance et orgueil; on refuse la compagnie et le conseil de celui qui procède toujours en utilisant la tromperie et le mensonge. Enfin, le roi déclare de quelle façon il veut choisir ses « servants » (cf. v. 6), c’est-à-dire ses ministres. Il aura soin de les prendre parmi « les fidèles du pays ». Il désire être entouré de personnes intègres et refuse le contact avec « le diseur de mensonge » (cf. v. 7).

4. Le dernier verset du Psaume est particulièrement énergique. Il peut créer de l’embarras chez le lecteur chrétien, car il annonce une extermination: « Au matin, je les fais taire, tous les impies du pays, pour retrancher de la ville du Seigneur tous les malfaisants » (v. 8). Il est cependant important de se rappeler une chose: celui qui parle ainsi n’est pas un individu quelconque, mais le roi, le responsable suprême de la justice dans le pays. Par cette phrase, il exprime de façon hyperbolique son dessein implacable de lutte contre la criminalité, un engagement qui constitue un devoir, partagé par tous ceux qui ont des responsabilités dans la gestion du bien public. Bien sûr, cette tâche de justicier ne revient pas à tous les citoyens! C’est pourquoi, si chaque fidèle désire appliquer à lui-même la phrase du Psaume, il doit le faire dans un sens analogique, c’est-à-dire en décidant d’extirper chaque matin de son coeur et de sa conduite la mauvaise plante de la corruption et de la violence, de la perversion et de la méchanceté, ainsi que toute forme d’égoïsme et d’injustice.

5. Nous concluons notre méditation en reprenant le verset de départ du Psaume : « Je chanterai amour et jugement… » (v. 1). Un antique écrivain chrétien, Eusèbe de Césarée, dans ses Commentaires sur les Psaumes, souligne le primat de l’amour sur la justice, même si celle-ci est nécessaire: « Je chanterai ta miséricorde et ton jugement, en agissant comme tu le fais habituellement: non pas juger d’abord et ensuite avoir miséricorde, mais tout d’abord avoir miséricorde et puis juger, et avec clémence et miséricorde prononcer des sentences.
C’est la raison pour laquelle, en exerçant miséricorde et jugement envers le prochain, j’ose m’approcher de toi pour te chanter et t’adresser des psaumes. Etant donc conscient qu’il faut agir ainsi, je conserve immaculées et innocentes mes voies, persuadé que de cette façon te sera agréable ma façon de t’adresser des psaumes, à travers les bonnes oeuvres » (Pg 23, 1241).
© L’Osservatore Romano

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ZENIT Staff

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