"L'aspiration à la paix et la concorde est l'une des principales tâches de l'Eglise"

Message pascal du patriarche Alexis II

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CITE DU VATICAN, Dimanche 27 avril 2003 (ZENIT.org) – « L’aspiration à la paix et la concorde est l’une des principales tâches de l’Eglise » affirme le patriarche Alexis II dans son message de Pâques.

Voici le Message intégral du Patriarche de Moscou et de toutes les Russies Alexis II aux hiérarques, aux pasteurs, aux moines et à tous les fidèles enfants de l’Eglise orthodoxe russe, à l’occasion de la Pâque orthodoxe qui s’est célébrée dans la nuit de samedi 26 à dimanche 27 avril. La traduction du russe est publiée par « Europaica » et elle est due au diacre Serge Model.

„Que les cieux se réjouissent dignement,
et que la terre exulte également,
que le monde festoie, le visible et l’invisible,
car le Christ est ressuscité, joie éternelle. »
Canon de Pâques.

Christ est ressuscité!

Bien-aimés dans le Seigneur ressuscité vénérables hiérarques, révérends pasteurs, honorables moines et moniales, pieux fidèles, enfants bien-aimés de notre Sainte Mère l’Eglise! Jubilant et me réjouissant de tout cœur, je vous félicite à l’occasion de la grande et salvatrice fête de la Résurrection du Christ!

Réjouissez-vous, mes très chers, car le jour bienheureux de la Pâque du Seigneur, la „fête des fêtes et la solennité des solennités », est arrivé, et le Seigneur nous donne à nouveau, par la grâce du Saint Esprit, de contempler le Dieu-homme Jésus-Christ ressuscité, Lui qui a détruit l’enfer, vaincu la mort et, par son obéissance à la volonté du Père céleste „jusqu’à la mort, et la mort sur la croix », a racheté le péché de désobéissance d’Adam. La nature humaine, consumée par le péché, encline au péché et privée par lui de la ressemblance divine, s’est renouvelée en Christ, a ressuscité avec Lui et avec Lui est montée jusqu’au Trône du Père céleste, manifestant dans toute sa plénitude la beauté première de la créature préférée de Dieu.

Nous sommes également appelés à cette gloire, à cette transfiguration lumineuse et à la joie éternelle dans le Royaume des cieux. Le Christ Sauveur nous en a ouvert les portes, Il appelle tous les hommes et accorde à tous la joie, sur terre encore, de renaître pour la vie éternelle dans la cuve du Saint Baptême et de s’unir inséparablement avec Lui dans le sacrement de la sainte Communion.

Cette grâce salvatrice, guérissante, donnée par la Résurrection du Christ, nous la ressentons particulièrement en ce saint jour. C’est pourquoi notre âme exulte autant et c’est pourquoi dans nos églises résonnent si joyeusement les cantiques en l’honneur du Vainqueur de la mort. Etant la source de la vie éternelle, Lui-même a voulu nous accorder la joie pascale de Le rencontrer ˆ une joie que nul ne nous enlèvera (cf. Jn. 16, 22), car elle est en nous, au plus profond de l’âme chrétienne qui a rencontré le Seigneur ressuscité.

Cette joie a fondé notre foi. C’est elle qui a transformé des pêcheurs ignorants, craintifs et sans fermeté dans leurs convictions, en Apôtres du Christ, prêchant sans crainte le Ressuscité sur toute la surface de la terre et confirmant leur foi en Lui par leur martyre. C’est elle qui rayonnait sur les visages des martyrs du Christ, marchant pour Lui vers les souffrances et la mort. C’est elle qui amenait au désert des hommes apparemment comblés et nantis et faisait d’eux de grands et saints ascètes, lesquels accédaient dès leur vie terrestre à cette image et ressemblance de Dieu, dont Dieu avait honoré l’homme lors de sa création.

Saint Séraphim de Sarov, cet homme de Dieu tant aimé par le peuple orthodoxe, et dont nous allons célébrer cette année le centenaire de la canonisation, accueillait quiconque venait à lui par ces mots: „Ma joie! Christ est ressuscité! » La lumineuse joie pascale emplissait son âme et se déversait largement sur le monde entier. La Pâque éternelle le transformait en un temple du Dieu vivant.

Mes très-chers! Cette joie, Dieu nous la donne également. Et si elle remplit notre âme, si nous ne laissons pas l’agitation de la vie éteindre sa lumière salvatrice, tous les soucis et les afflictions de notre vie difficile et pénible laisseront la place à ce rayonnement vivifiant de la Pâque du Christ, qui „nous ouvre les portes du paradis ». Conservez donc cette sainte joie, portez-la aux hommes, partagez-la largement avec ceux qui n’ont pas encore rencontré le Christ ressuscité sur le chemin de leur vie, ceux qui ne savent pas encore que „Dieu est amour », et que son Règne est le Règne de la joie et de la lumière.

Bien-aimés! Dans toutes les difficultés et les épreuves de la vie, souvenons-nous des paroles de l’Apôtre: „Réjouissez-vous toujours. Priez sans cesse. Rendez grâce pour tout; car telle est pour vous la volonté de Dieu en Christ Jésus » (1 Thess. 5, 16-18). Rappelons-nous en, lorsque chaque jour nous accomplissons à la mesure de nos forces l’action de prier pour nos proches et pour le monde entier.

La Sainte Eglise prêche et bâtit la paix, la paix dans nos âmes et nos familles, la paix dans chaque pays et sur toute la surface de la terre. L’aspiration à la paix et la concorde est l’une des principales tâches de l’Eglise dans ses relations avec le pouvoir civil, les politiques, les associations citoyennes, les hommes d’autres confessions et religions. Oui, beaucoup de peuples sont aujourd’hui divisés. En différentes régions du monde, le sang coule, de paisibles habitants périssent, l’hostilité ne s’apaise pas. La violence, la haine et les autres vices s’injectent de force à la société à travers une pseudo-culture. Comme auparavant, nombre de nos concitoyens souffrent de l’indigence, des privations, de la criminalité. Est-il possible d’atteindre la paix dans de telles conditions? C’est possible, si l’on se rappelle que la paix entre les hommes commence par la paix dans nos cœurs. En nous tournant vers le Christ, en Lui confiant notre vie, nous devenons de réels artisans de paix. Se souvenant de cela, la Sainte Eglise propose à tout peuple la voie du bienfaisant changement moral, la voie vers la perfection et la paix « la voie du Christ. Cette voie, j’appelle chaque homme » jeune ou vieux, riche ou pauvre, savant ou „ignorant », disposant ou non du pouvoir à s’y engager.

Chers frères hiérarques, révérends pères, frères et sœurs, encore et encore avec une joie profonde je vous félicite à l’occasion de la fête lumineuse de la Pâque du Christ, et, à la suite de l’Apôtre, je répète: réjouissez-vous, perfectionnez-vous, consolez-vous, soyez unis en esprit, vivez en paix « et le Dieu de l’amour et de la paix sera avec vous » (2 Cor. 13, 11).

Je vous salue tous par la joyeuse annonce pascale: „Christ est ressuscité! »

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ZENIT Staff

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