Le rite solennel a commencé à 20 heures dans le narthex de la basilique par la bénédiction du feu pascal tandis que la foule des fidèles attendait dans la basilique, en silence, et sans lumière, que la lumière du ressuscité se propage de place en place.
Puis le pape bénissait l’eau du baptême et le cierge pascal, symbole du Christ, en y gravant à la fois la croix, la première et la dernière lettre de l’alphabet grec, l’alpha et l’oméga, symbolisant le Christ, commencement et fin de toutes choses, la date 2003. Le pape prononçait les paroles rituelles: « Le Christ hier et aujourd’hui, Principe et fin, Alpha et Oméga, a Lui appartiennent le temps et les siècles, à Lui la gloire pour les siècles à jamais. Amen ». Le silence enveloppait ces gestes symboliques et solennels.
En incisant le cierge pour y placer cinq grains d’encens, symboles des plaies du crucifié, Jean-Paul II disait: « Que par ses saintes plaies glorieuses, le Christ Seigneur nous protège et nous garde. Amen ».
Puis il allumait le cierge pascal, donnant ainsi le signal de la procession d’entrée. Chassant les ténèbres de la basilique, illuminée par degrés, par les cierges des fidèles et peu à peu par les lumières des voûtes et de la coupole, le cierge avançait jusqu’au pied de l’autel. Jaillissait alors le chant de l’Exultet, qui célèbre cette longue nuit des temps jusqu’à la nuit bénie de la Résurrection.
La longue liturgie de la parole proposait quatre lectures de l’Ancien Testament alternant avec le chant des psaumes, rappelant les principales étapes de l’histoire du salut, de la Création à la sortie d’Egypte, et à la promesse de la nouvelle Alliance, jusqu’à l’Epître, un psaume et l’Evangile de la résurrection, selon saint Marc, accomplissement des promesses.
Puis venait, après l’homélie, la liturgie du baptême. Chaque catéchumène s’avançait devant l’autel de la confession avec son parrain ou sa marraine.
Le pape appelait chacun par son nom de baptême pour verser sur leur front l’eau sacramentelle au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit: Rebecca, de Tunisie, et son parrain ; Damiano, d’Italie, et son parrain ; Mariam, et une religieuse, sa marraine, du Burkina Faso ; Elisabeth, du Nigeria, et sa marraine ; Baron, des Etats-Unis, et son parrain un prêtre ; un jeune du Burundi, Jean-Pierre, tout de bleu turquoise vêtu, et son parrain ; et Hiromi, jeune japonaise en kimono, et son parrain.
Après avoir aidé leurs filleuls à revêtir un vêtement blanc symbolique de cette vie nouvelle libérée du péché originel, qui une mantille, qui une écharpe, les parrains et marraines venaient recevoir du pape le cierge pour le porter aux nouveaux baptisés. Une nouvelle procession conduisait les sept nouveaux chrétiens à s’agenouiller devant le trône papal, pour recevoir sur le front l’onction de la Confirmation, conférant le don en plénitude de l’Esprit Saint.
« Soutenus par la puissance de l’Esprit Saint, persévérez dans votre fidélité au Christ et proclamez avec courage son Évangile », avait encouragé par avance le pape dans son homélie.
Le pape avait expliqué: « C’est par le Baptême que l’on devient membre du peuple des rachetés. «Si, par le baptême dans sa mort, nous a rappelé Paul dans l’Épître aux Romains, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts» (6, 4).
Cette exhortation vous est particulièrement destinée, chers catéchumènes, vous à qui, dans quelques instants, l’Église, notre Mère, communiquera le grand don de la vie divine. Vous qui êtes originaires de divers pays, la divine Providence vous a conduits ici, auprès du tombeau de saint Pierre, pour recevoir les Sacrements de l’initiation chrétienne: le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie. Vous entrez ainsi dans la Maison du Seigneur, vous êtes consacrés par l’huile d’allégresse, et vous pouvez vous nourrir du Pain du ciel ».
Au cours de l’offertoire, une des jeunes africaines portait au pape son enfant à bénir: le pape l’accueillait en souriant. La jeune femme, déjà chrétienne, mais non baptisée, a été arrachée à un esclavage moderne. Le baptême, des mains du pape, qui ouvre à la jeune maman et à son enfant une vie nouvelle, proclamait mieux que tout discours l’éminente dignité de la femme.