1. «Surrexit Dominus de sepulcro
qui pro nobis pependit in ligno» (texte de la Liturgie).
«Le Seigneur s’est levé du tombeau,
lui qui pour nous fut pendu sur le bois». Alléluia!
La joyeuse annonce pascale retentit:
Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité!
Celui qui «a souffert sous Ponce Pilate,
a été crucifié, est mort et a été enseveli»,
Jésus, le Fils de Dieu né de la Vierge Marie,
«est ressuscité le troisième jour, conformément aux Écritures» (Credo).
2. Cette annonce est le fondement
de l’espérance de l’humanité.
Si, en effet, le Christ n’était pas ressuscité,
non seulement notre foi serait vaine (cf. 1 Co 15, 14),
mais notre espérance aussi serait vaine,
parce que le mal et la mort nous retiendraient tous en otages.
«Mais non, – proclame la Liturgie de ce jour –
le Christ est ressuscité d’entre les morts,
pour être parmi les morts le premier ressuscité» (1 Co 15, 20).
En mourant, Jésus a brisé et vaincu
l’impitoyable loi de la mort,
en extirpant pour toujours ses racines vénéneuses.
3. «La paix soit avec vous!» (Jn 20, 19. 20).
Telle est la première salutation du Ressuscité à ses disciples;
une salutation que, en ce jour, il répète au monde entier.
Ô Bonne Nouvelle tant attendue et tant désirée!
Ô annonce réconfortante pour celui qui est opprimé
sous le poids du péché et de ses multiples structures !
À tous, spécialement aux petits et aux pauvres,
nous proclamons aujourd’hui l’espérance de la paix,
de la paix véritable, fondée sur les solides piliers
de l’amour et de la justice, de la vérité et de la liberté.
4. «Pacem in terris…»
«La paix sur la terre, objet du profond désir
de l’humanité de tous les temps,
ne peut se fonder ni s’affermir
que sur le respect absolu de l’ordre
établi par Dieu» (encyclique Pacem in terris, Introd.).
Tels sont les premiers mots de l’encyclique historique
par laquelle, il y a quarante ans,
le bienheureux Pape Jean XXIII
indiquait au monde le chemin de la paix.
Ces mots sont plus actuels que jamais
à l’aube du troisième millénaire,
tristement obscurcie par des violences et des conflits.
5. Paix en Irak ! Avec le soutien
de la Communauté internationale,
puissent les Irakiens devenir les acteurs
d’une reconstruction solidaire de leur pays !
Paix dans les autres régions du monde,
où les guerres oubliées et les conflits larvés
provoquent des morts et des blessés dans le silence et l’oubli
d’une part importante de l’opinion publique !
Avec une peine profonde, je pense à la succession
de violence et de sang
qui ne semble pas devoir finir en Terre Sainte.
Je pense à la situation tragique
de nombreux pays du Continent africain,
qui ne peut pas être abandonné à lui-même.<br> Je n’oublie pas les foyers de tension
et les attentats contre la liberté de l’homme,
dans le Causase, en Asie et en Amérique latine,
ces régions du monde qui me sont également chères.
6. Que se brise la chaîne de la haine, qui menace
le développement ordonné de la famille humaine!
Puisse Dieu nous permettre d’être libérés
du danger de l’affrontement dramatique
entre cultures et religions,
que de récents événements risquent malheureusement de déclencher !
Que la foi et l’amour envers Dieu
rendent les croyants de toutes les religions
artisans courageux de compréhension et de pardon,
capable de tisser patiemment un fructueux dialogue interreligieux,
qui donnera naissance à une ère nouvelle de justice et de paix !
7. Comme aux Apôtres effrayés par la tempête sur le lac,
le Christ redit aux hommes de notre temps:
«Confiance! c’est moi; n’ayez pas peur!» (Mc 6, 50).
Si Lui est avec nous, pourquoi avoir peur ?
Si obscur que puisse apparaître l’avenir de l’humanité,
nous célébrons aujourd’hui le triomphe éclatant de la joie pascale.
Si un vent contraire fait obstacle à la marche des peuples,
si la mer de l’histoire devient houleuse,
que personne ne cède à la frayeur ou au découragement !
Le Christ est ressuscité; le Christ est vivant au milieu de nous;
réellement présent dans le sacrement de l’Eucharistie,
Il s’offre dans le Pain du salut,
le Pain des pauvres, la Nourriture des pèlerins.
8. Ô divine présence d’amour,
ô mémorial vivant du Christ notre Pâque,
Tu es le viatique pour celui qui souffre et pour celui qui meurt,
pour tous, tu es le gage assuré de la vie éternelle.
Marie, premier tabernacle de l’histoire,
Toi, témoin silencieux des prodiges de Pâques,
aide-nous à chanter par nos vies
ton propre «Magnificat» de louange et d’action de grâce,
parce qu’aujourd’hui «le Seigneur s’est levé du tombeau,
lui qui pour nous fut pendu sur le bois».
Le Christ est ressuscité, Lui notre paix et notre espérance.
Il est ressuscité. Alléluia!
[00597-03.01] [Texte original: Français]