CITE DU VATICAN, Vendredi 18 avril 2003 (ZENIT.org).- Jean-Paul II a évoqué Marie, Reine de la paix, « douce Mère qui nous unis au Christ », lors de sa rencontre avec les jeunes de Rome et du Latium en préparation à la XVIIIe Journée mondiale de la Jeunesse. « Marie, Reine de la Paix, n’a qu’un désir pour ses enfants, les voir vivre dans la sérénité et l’harmonie’, affirmait Jean-Paul II, comme le rappelle L’Osservatore Romano en langue française (cf. http://www.vatican.va).
Dans l’après-midi du jeudi 10 avril 2003, le Pape Jean-Paul II a rencontré, sur la place Saint-Pierre, les jeunes de Rome et du Latium, en préparation à la XVIII Journée mondiale de la Jeunesse, célébrée dans les diocèses le dimanche 13 avril, Dimanche des Rameaux. A cette occasion, un Rosaire a été offert aux milliers de jeunes présents. Nous publions ci-dessous le discours prononcé par le Saint-Père à cette occasion:
Très chers jeunes!
1. Cette année également, nous nous retrouvons pour une Rencontre de prière et de fête, à l’occasion de la Journée mondiale de la Jeunesse. La JMJ.
Je salue le Cardinal-Vicaire, que je remercie des paroles qu’il m’a adressées au début de la rencontre, je salue les autres cardinaux et évêques présents, ainsi que vos prêtres et éducateurs. Je salue les jeunes qui m’ont parlé au nom des autres et qui m’ont offert aussi des dons significatifs, ainsi que chacun de vous, très chers jeunes garçons et filles de Rome et des diocèses du Latium, qui êtes réunis ici. Je salue aussi la pluie qui nous a accompagnés fidèlement, puis a cessé un peu, mais qui semble revenir.
Je salue en outre les participants à la Rencontre sur les Journées mondiales de la Jeunesse promue par le Conseil pontifical pour les Laïcs et avec eux, les délégations des jeunes de Toronto et de Cologne, les artistes et les témoins qui accompagnent aujourd’hui ce moment.
2. « Voici ta Mère! » (Jn 19, 27). Telles sont les paroles de Jésus que j’ai choisies comme thème pour cette XVIII Journée mondiale de la Jeunesse.
Lorsque l' »Heure » est venue, de la croix, Jésus confie au disciple Jean, Marie, sa Mère, faisant d’elle, à travers le disciple préféré, la Mère de tous les croyants, la Mère de nous tous. Voilà, dit Jésus à chacun de nous, Marie, ma Mère, devient à partir d’aujourd’hui également ta Mère!
Demandons-nous: qui est cette Mère? Pour mieux le comprendre, je vous conseillerais de relire, en cette Année du Rosaire, le merveilleux chapitre VIII de la Constitution dogmatique Lumen gentium du Concile Vatican II. Marie « apporta à l’oeuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareille par son obéissance, sa foi, son espérance, son ardente charité, pour que soit rendue aux âmes la vie surnaturelle. C’est pourquoi elle est devenue pour nous, dans l’ordre de la grâce, notre Mère » (n. 61). Et cette maternité surnaturelle continuera jusqu’au retour glorieux du Christ.
Certes, Lui, Jésus-Christ, est l’unique Rédempteur. Lui seul est l’unique Médiateur entre Dieu et les hommes! Toutefois, – comme l’enseigne le Concile – Marie coopère et participe à son oeuvre de salut. Elle est donc une Mère pour laquelle nous devons avoir une profonde et véritable dévotion, une dévotion profondément christocentrique, et même enracinée dans le Mystère trinitaire de Dieu lui-même.
3. « »Voici ta Mère! ». Dès cette heure-là, – poursuit l’Evangile – le disciple l’accueillit chez lui » (Jn 19, 27).
Accueillir Marie dans sa propre maison, dans sa propre existence, est le privilège de chaque fidèle. Cela l’est surtout dans les moments difficiles, comme le sont également ceux que vous aussi, chers jeunes, vivez parfois en cette période de votre vie. Je me rappelle que, pour moi, ce moment fut lorsque j’étais jeune et que je travaillais dans une usine chimique, j’ai trouvé ces paroles: Totus Tuus. Et avec la force de ces paroles j’ai pu cheminer à travers la terrible guerre, la terrible occupation allemande puis également à travers les autres expériences difficiles d’après-guerre. La possibilité d’accueillir Marie dans notre propre maison, dans notre propre existence, est offerte à chacun de nous.
Aujourd’hui, pour cette raison, je veux vous confier à Marie. Très chers amis, je vous le dis par expérience, ouvrez-Lui les portes de votre existence! N’ayez pas peur d’ouvrir grand les portes de votre coeur au Christ, à travers Celle qui veut vous conduire à Lui, afin que vous soyez sauvés du péché et de la mort! Elle vous aidera à écouter sa voix et à dire oui à chaque projet que Dieu a pour vous, pour votre bien et pour celui de l’humanité tout entière.
4. Je vous confie à Marie, tandis que vous êtes déjà, par l’esprit, en marche vers la Journée mondiale de la Jeunesse de Cologne. Les jeunes de Toronto viennent d’apporter sur ce parvis la Croix de l’Année Sainte. De Toronto à Cologne, la Croix qu’ils remettront dimanche prochain, Dimanche des Rameaux, à leurs amis de Cologne. Deux jeunes de Rome, quant à eux, ont apporté sous la Croix l’Icône de Marie, qui a veillé sur les « sentinelles du matin » de Tor Vergata au cours de l’inoubliable Journée mondiale de la Jeunesse de l’an 2000. Tor Vergata! Pour qu’il demeure également toujours visiblement évident que Marie est une Mère très puissante qui nous conduit au Christ, je souhaite que dimanche prochain, avec la croix, les jeunes de Cologne reçoivent également cette Icône de Marie et qu’avec la Croix, celle-ci voyage dorénavant à travers le monde pour préparer les Journées de la Jeunesse.
Tandis que vous attendez de rencontrer les jeunes du monde entier à Cologne, demeurez avec Marie dans un climat de prière et d’écoute intérieure du Seigneur. Pour cette raison, je souhaite également que cette Journée soit dès aujourd’hui préparée à travers une prière constante qui devra s’élever de toute l’Eglise et, en particulier, en Italie, de quatre lieux significatifs: le Sanctuaire marial de Lorette et celui de la Madone du Rosaire de Pompéi; ici, à Rome, le Centre de jeunes San Lorenzo, qui depuis vingt ans, à quelques pas de la basilique Saint-Pierre, accueille les jeunes pèlerins au tombeau de saint Pierre, et l’Eglise « Sant’Agnese in Agone », Place Navone, où depuis l’Année Sainte 2000, chaque jeudi soir, les jeunes peuvent trouver une oasis de prière devant l’Eucharistie et la possibilité de s’approcher du sacrement de la Confession.
5. En pensant dès à présent à la Journée mondiale de Cologne, je désire remercier Dieu, une fois de plus, pour le don des Journées mondiales de la Jeunesse. Au cours de ces vingt-cinq ans de pontificat, j’ai eu la grâce de rencontrer les jeunes de chaque partie du monde, surtout à l’occasion de ces Journées. Chacune d’entre elles a été un « laboratoire de la foi » où l’on a rencontré Dieu et l’homme, où chaque jeune a pu dire: « Tu es, ô Christ, « mon Seigneur et mon Dieu »! ». Elles ont été de véritables écoles de croissance dans la foi, de vie ecclésiale, de réponse à la vocation.
Et nous pouvons également certainement dire que chaque Journée a été marquée par l’amour maternel de Marie, dont la sollicitude tendre et maternelle de l’Eglise pour la régénération des jeunes a été une image éloquente. Voilà la pluie qui revient! La pluie revient et nous les jeunes nous t’aimons, pluie!
6. « Voici ta Mère: » (Jn 19, 27). Regina Pacis! Reine de la Paix! Répondre à cette invitation en accueillant Marie dans votre maison signifiera également vous engager pour la paix. Marie, Regina Pacis, est en effet une Mère et comme toute Mère, elle n’a qu’un désir pour ses enfants: les voir vivre dans la sérénité et l’harmonie entre eux. En ce moment tourmenté de l’histoire, tandis que le terrorisme et les guerres menacent la concorde entre les hommes et les religions, je désire vous confier à Marie, afin que vous deveniez promoteu
rs de la culture de la paix, aujourd’hui plus que jamais nécessaire.
Nous fêterons demain le quarantième anniversaire de la publication de l’Encyclique Pacem in terris du Bienheureux Jean XXIII. Ce n’est qu’en nous engageant à édifier la paix sur les quatre piliers de la vérité, de la justice, de l’amour et de la liberté – comme nous l’enseigne Pacem in terris – qu’il sera possible de relancer la coopération entre les nations et d’harmoniser les intérêts divers et opposés des cultures et des institutions. Regina Pacis, ora pro nobis! Encore quelques mots et je vous laisse aller! Encore un mot et ce mot concerne le Rosaire.
7. « Douce chaîne qui nous lie à Dieu ». Portez-la toujours avec vous! Le Rosaire, récité avec une dévotion intelligente, vous aidera à assimiler le mystère du Christ pour apprendre de Lui le secret de la paix et en faire un projet de vie.
Loin d’être une échappatoire aux problèmes du monde, le Rosaire vous poussera à les analyser d’un oeil responsable et généreux et vous aidera à trouver la force pour y revenir avec la certitude de l’aide de Dieu et la ferme intention de témoigner en toute circonstance de la « charité, qui est le lien de la perfection » (Col 3, 14) (cf. Rosarium Virginis Mariae, n. 40).
Avec ces sentiments, je vous exhorte à poursuivre votre chemin de vie, sur lequel je vous accompagne par mon affection et avec ma Bénédiction. Ce matin, j’ai célébré la Messe avec l’intention d’obtenir la Bénédiction de Dieu sur cette rencontre avec les jeunes de Rome et du Latium.
(©L’Osservatore Romano – 15 avril 2003)