CITE DU VATICAN, Lundi 14 octobre 2002 (ZENIT.org) – Dans le centre du Népal, une école catholique a été attaquée et son personnel battu par des hommes se réclamant de la guérilla maoïste, rapporte la revue des Missions étrangères de Paris, « Eglises d’Asie » (EDA, eglasie.mepasie.org).
Dans la nuit du 11 septembre dernier, neuf hommes et femmes se réclamant de la rébellion maoïste ont attaqué l’école catholique Saint Joseph, située un peu à l’écart de la localité de Gorkha, dans la partie centre-ouest du pays. Selon le principal de l’école, le P. Denis D’Souza, les assaillants ont bâillonné le garde de nuit avant de mettre le feu aux bâtiments administratifs du rez-de-chaussée de l’établissement scolaire. Puis deux d’entre eux sont montés dans les étages de la résidence des prêtres, réveillant, insultant puis maltraitant physiquement le P. D’Souza, un séminariste et un religieux, Frère Jomon James. Sous la menace d’armes à feu, le prêtre et le séminariste ont été contraints de sortir une motocyclette, récemment acquise, avant que les rebelles n’y mettent le feu. Une fois les assaillants partis, l’incendie provoqué n’a pu être éteint immédiatement, les rebelles ayant déclaré qu’ils avaient laissé des bombes au milieu des flammes. Selon le P. D’Souza, les dégâts matériels se sont élevés à 600 000 roupies (7 800 euros).
Les responsables de l’école Saint Joseph attribuent l’attaque aux rebelles maoïstes, actifs dans cette région située à 130 km. à l’ouest de Katmandou. Plusieurs tracts ont été laissés sur place par les assaillants. L’un d’eux est signé Pradeep Shah, le chef des Jeunesses maoïstes du Népal, et ordonne aux écoles de la région de rester fermées et à la population de se joindre à la lutte contre « la politique injuste en matière d’enseignement » suivie par « le gouvernement fasciste » de Katmandou.
Dans la résidence des prêtres, lorsque les rebelles s’en sont pris physiquement aux personnes présentes, ils ont crié à Frère James, de nationalité indienne : « Vous, les étrangers ! Qu’avez-vous à faire ici à diriger des écoles ? », et ont épargné le P. Andrew Pradhan, de nationalité népalaise, facilement identifiable par ses traits. Le P. D’Souza rappelle que ce n’est pas la première fois que les maoïstes s’en prennent à son école. La précédente attaque remonte à deux ans et, depuis, à plusieurs reprises, l’établissement a été obligé de fermer ses portes, du fait des menaces lancées par les maoïstes.
Le 12 septembre, le P. D’Souza, accompagné de Sœur Rufina, responsable de l’école pour filles Sainte Marie, située à trois kilomètres de l’école Saint Joseph, a rencontré des représentants des autorités népalaises à Gorkha. Ceux-ci ne leur ont pas donné de garantie quant à la sécurité de leurs établissements car, ont-ils expliqué, situés à une dizaine de kilomètres de la ville, ils sont trop isolés. Quant à stationner des forces de l’ordre dans l’enceinte des écoles, « cela reviendrait à les transformer en champs de bataille ».
Le 15 septembre, une réunion a rassemblé une partie des parents des 600 enfants fréquentant les deux écoles. Les parents ont demandé aux maoïstes de laisser l’année scolaire se dérouler en paix. Ram Joshi, un parent d’élève, a noté que ces deux établissements donnent une éducation à des enfants qui sont pauvres et issus des basses castes qui bénéficient, pour nombre d’entre eux, de bourses complètes ou partielles. « N’est-ce pas ce que les maoïstes veulent ? », s’est-il interrogé, en référence aux objectifs politiques affichés par les maoïstes, indique EDA.
Depuis la levée de l’état d’urgence, fin août, la guérilla maoïste s’est lancée dans des attaques d’une envergure sans précédent à travers le pays, faisant des centaines de morts. Dans la nuit du 8 au 9 septembre, quelque quatre mille guérilleros ont donné l’assaut à des postes de sécurité du district d’Arghankanchi, tuant au moins 65 policiers et soldats. Les rebelles, qui ont déclenché la « guerre du peuple » en 1996, ont promis de perturber le déroulement des élections parlementaires anticipées prévues pour le 13 novembre prochain, indique la même soource.
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