CITE DU VATICAN, Mardi 1er octobre 2002 (ZENIT.org) – En Inde, les évêques catholiques condamnent l’attentat terroriste dont ont été victimes une trentaine de fidèles rassemblés dans un temple hindou, dans l’Etat du Gujarat, le 24 septembre. Il y aurait une centaine de blessés.
Les principaux responsables religieux du pays ont immédiatement fait part de leurs réactions, mais, pour la plupart, ils n’ont pas relié le massacre au contexte politique indien actuel.
Le porte-parole de la Conférence des évêques catholiques, le P. Donald D’Souza, dans un communiqué publié le jour du massacre, a exprimé son horreur devant « ce massacre perpétré dans un lieu de culte où les fidèles s’étaient rassemblés pour la prière ».
Les principaux responsables musulmans du pays ont également exprimé leur réprobation. « Les mots sont impuissants pour exprimer notre condamnation, a déclaré Maulana Mohammed Shabir, le responsable de la plus grande mosquée de Kolkata. Arracher la vie à des innocents est un crime. Puisse Allah anéantir ceux qui ont fait cela ! ».
Le secrétaire général du groupe religieux Swaminarayan, le vénérable Pramukh swami Maharaj, a déclaré : « Le carnage d’Akshardham est une tragédie nationale. Il est d’autant plus atroce que ses victimes sont d’innocents fidèles en prières dans un lieu de culte, source de paix, d’harmonie et d’inspiration. »
Le 24 septembre dernier, des terroristes habillés en civil, au nombre de deux, trois ou quatre selon les sources, sont entrés dans le centre hindou d’Akshardham, siège de la secte de Swaminarayan Sanstha, à Gandhinagar, dans l’Etat du Gujarat, aux alentours de 16 h 45, les uns en enjambant la clôture, d’autres par la porte principale. Ces derniers ont déposé leurs sacs à terre, en ont retiré des grenades à main et des AK 47 et ont commencé aussitôt à tirer sur la foule. Les agresseurs entrés par l’autre côté ont fait de même et tous se sont précipités ensemble vers le sanctuaire principal, dirigeant leurs tirs aussi bien en l’air que vers les fidèles.
Le centre religieux était à cette heure de l’après-midi rempli de centaines de fidèles venus de tout le pays. La majorité des victimes se tenaient à côté de la porte principale. Les terroristes ont continué quelque temps leur fusillade depuis divers coins de l’esplanade du temple. Une intervention des commandos de l’armée indienne, aux alentours de 11 heures du soir, a finalement mis un terme à cette attaque. La fusillade a cependant duré jusqu’au matin du 25 septembre. Vers huit heures du matin, le commissaire de police principal, R.B. Bramabhatt, a finalement annoncé aux journalistes que l’incident était clos, les terroristes ayant été tués, et l’enquête déjà entamée.
Avant même que l’attaque du temple ne prenne fin, des commentaires étaient rendus publics attribuant la responsabilité des faits au voisin pakistanais. L’attaque, en effet, a eu lieu juste après le second tour des élections au Cachemire, des élections que les rebelles séparatistes avaient promis de saboter. Aussi bien, le vice-Premier ministre Lal Krishna Advani, affirmait au cours de l’attaque, que celle-ci était inspirée par les « ennemis du pays », en qui chacun a vite reconnu les services secrets du Pakistan. L’accusation a été immédiatement démentie par le gouvernement pakistanais qui a déclaré n’avoir eu aucune part dans cette agression qu’il condamne absolument.
Par ailleurs, la nouvelle de l’attaque terroriste sur le temple d’Akshardham a semé la panique parmi la population de la ville d’Ahmedabad encore traumatisée par les événements de février-mars 2002 au cours desquels plus de 1 000 musulmans avaient trouvé la mort. Craignant des représailles de la part de la population hindoue, la population des quartiers musulmans de la ville s’est barricadée dans les maisons ou s’est enfuie. Dans la matinée du 25 septembre, le gouvernement faisait annoncer qu’une brigade de l’armée indienne, environ 3 000 hommes, allait être déployée dans l’Etat du Gujarat, en particulier dans la ville d’Ahmedabad, pour assurer la sécurité de la population.