CITE DU VATICAN, Mardi 17 septembre 2002 (ZENIT.org) – Le président de la conférence des évêques d’Italie (CEI), le cardinal Ruini, s’oppose fermement à toute « guerre préventive » en Irak, et invite à la solidarité entre pays riches et pauvres.
Dans son discours d’ouverture du Conseil permanent de la Conférence des évêques d’Italie (CEI), hier, 16 septembre, le cardinal Camillo Ruini, Vicaire du pape pour Rome, s’est prononcé fermement contre une guerre « préventive » contre l’Irak.
Une intervention armée aurait « des coûts humains inacceptables et de graves effets déstabilisants dans la région du Proche-Orient tout entière », avertissait le prélat, qui en est à son troisième mandat à la tête des évêques d’Italie. Ce poste est en effet pourvu par le pape lui-même.
Le cardinal n’en n’a pas moins appelé à une vigilance « rigoureuse et attentive » face à la puissance irakienne « pour prévenir le risque de nouvelles et plus lourdes tragédies, dont les développements seraient difficiles à contrôler », tandis qu’il invitait le gouvernement irakien, à « faire preuve de réalisme ».
Du côté de la communauté internationale, le prélat préconisait ainsi « l’arme de la dissuasion, exercée dans le cadre des Nations Unies avec la détermination la plus ferme et avec l’engagement sincère et solidaire de tous les pays en mesure d’exercer une influence concrète », comme une « alternative pouvant garantir la sécurité et la paix ».
D’autre part, le président de la conférence des évêques italiens, se référant aux derniers sommets de Rome et de Johannesburg, a dénoncé le manque de solidarité des nations riches envers les pays pauvres. Il y voit des fermetures égoïstes et à court terme, de la part de qui ne comprend pas comment, dans un monde toujours plus interdépendant, la prospérité et la sécurité ne peuvent se suffire.
Parmi les moyens pour dépasser cette situation injuste, et qui ne peut durer, le cardinal proposait, à côté de la remise de la dette internationale, l’ouverture des marchés des Etats riches aux produits des pays moins avancés.
Pour ce qui est de l’expulsion récente par la Russie d’un évêque et de quatre prêtres catholiques, le cardinal Ruini a déploré le manque de liberté religieuse en Russie.
Les décisions du gouvernement russe à l’encontre de ces personnalités catholiques, protestait le cardinal italien, « ne trouvent aucune justification, lèsent gravement la liberté religieuse ».
C’est pourquoi le président de la conférence des évêques d’Italie en a demandé la rapide révocation.
Enfin, à l’adresse des politiciens italiens, le cardinal tapait également du poing sur la table: « Assez de disputes, faites des réformes! »
La spirale de l’affrontement continuel entre les partis politiques, estime le vicaire de Jean-Paul II, risque de bloquer le programme des réformes en Italie.
Parmi les priorités mises en évidence par le Vicaire du pape pour Rome, se trouve la réforme du statut social, l’augmentation de l’emploi, le développement du Mezzogiorno, la réforme de la justice, le droit à la santé, le soutien de la famille, la mise en œuvre de la réforme scolaire, avec la réalisation effective de la parité.
Le cardinal Ruini a également repoussé les lourdes accusations portées par le parti de la Ligue lombarde contre l’Eglise catholique à propos de l’immigration.
En ce qui concerne les media, le président de la CEI souhaite des normes plus précises pour une télévision de qualité où l’on mette davantage en lumière les témoignages positifs de vie, en évitant l’aplatissement pour ce qui concerne le sexe, la violence et la culture de l’éphémère.
Enfin, à propos du film “Magdalene”, récompensé au festival de Venise, le cardinal voit dans cette récompense un « geste conformiste » et anti-catholique, et non pas une dénonciation courageuse, comme il le prétend.