CITE DU VATICAN, Mercredi 11 septembre 2002 (ZENIT.org) – En ce premier anniversaire des attentats terroristes contre les Etats-Unis, Jean-Paul II a rendu hommage aux 3 025 victimes et a condamné une fois encore toute forme de terrorisme. « La violence armée, la guerre sont des choix qui sèment et génèrent la haine et la mort », déclare Jean-Paul II qui en appelle à la conscience des terroristes. Il affirme: « Il faut construire ensemble une culture globale de la solidarité, qui redonne aux jeunes l’espérance pour l’avenir ».
Le pape Jean-Paul II s’est rendu ce matin en hélicoptère du palais apostolique de Castelgandolfo, sa résidence d’été, jusqu’au Vatican où il a tenu l’audience hebdomadaire du mercredi, à 10 h 30, en la salle Paul VI, comble.
Après avoir résumé sa catéchèse italienne dans différentes langues, Jean-Paul II a conclu l’audience générale par une prière universelle spéciale en anglais, en français, en arabe, en espagnol, avant de donner la bénédiction apostolique aux fidèles présents.
Le pape devait rentrer à Castelgandolfo après avoir présidé, dans l’après-midi, les funérailles du cardinal Lucas Moreira Neves, O.P.
Voici le texte de la Catéchèse de Jean-Paul II en italien, selon notre traduction, rapide, de travail.
– Catéchèse de Jean-Paul II en italien –
1. D’innombrables personnes de par le monde se rendent aujourd’hui en pensée à New-York, où, le 11 septembre de l’an dernier, les tours jumelles du World Trade Center se sont écroulées à la suite d’un attentat effroyable, engloutissant dans leurs ruines de nombreux frères et sœurs innocents.
A un an de distance, nous voulons à nouveau faire mémoire de ces victimes du terrorisme et les recommander à la miséricorde de Dieu. Nous désirons en même temps renouveler à leurs familles et à ceux qui leurs sont chers l’expression de notre proximité spirituelle. Mais nous voulons aussi interpeller les consciences de qui a planifié et fait exécuter un dessein aussi barbare et cruel.
A un an du 11 septembre, nous répétons qu’aucune situation d’injustice, aucun sentiment de frustration, aucune philosophie ou religion ne peuvent justifier une telle aberration. Toute personne humaine a le droit au respect de sa vie et de sa dignité, qui sont des biens inviolables. Dieu le dit, le droit international le stipule, la conscience humaine le proclame, la coexistence civile l’exige.
2. Le terrorisme est et sera toujours une manifestation de férocité inhumaine, et justement parce qu’il est tel, il ne pourra jamais résoudre les conflits entre les êtres humains. La domination, la violence armée, la guerre sont des choix qui sèment et génèrent la haine et la mort. Seuls la raison et l’amour sont des moyens valides pour surmonter et résoudre les revendications entre les personnes et les peuples.
Un effort concordé et décidé est cependant nécessaire et urgent pour lancer de nouvelles initiatives politiques et économiques capables de résoudre les scandaleuses situations d’injustice et d’oppression qui continuent à affliger tant de membres de la famille humaine, en créant les conditions favorables à l’explosion incontrôlable de la rancœur. Lorsque les droits fondamentaux sont violés, il est facile de tomber en proie aux tentations de la haine et de la violence. Il faut construire ensemble une culture globale de la solidarité, qui redonne aux jeunes l’espérance pour l’avenir.
3. Je voudrais répéter à tous la parole de la Bible: « Le Seigneur… vient juger la terre. Il jugera le monde avec justice et tous les peuples en vérité » (Ps 95, 13). Ce n’est que de la vérité et de la justice que peuvent jaillir la liberté et la paix. Sur ces valeurs, il est possible de construire une vie digne de l’homme. En dehors d’elles, il n’y a que ruine et destruction ».
En ce très triste anniversaire, élevons vers Dieu notre prière afin que l’amour l’emporte sur la haine et, avec l’engagement de toutes les personnes de bonne volonté, puissent la concorde et la solidarité s’affirmer dans tous les coins de la terre.