Vêpres œcuméniques pour le VIIe centenaire de la naissance de Ste Brigitte

Une sainte que Jean-Paul II a choisie comme co-patronne de l’Europe

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CITE DU VATICAN, Mardi 10 septembre 2002 (ZENIT.org) – Une cérémonie œcuménique et les vêpres seront célébrées le vendredi 4 octobre, à Saint-Pierre, pour le VIIe centenaire de la naissance de sainte Brigitte de Suède.

Une cérémonie liturgique avait déjà eu lieu autour de la figure de Sainte Brigitte, en présence des souverains de Suède et des évêques luthériens de Suède en novembre 1999, après la proclamation de la sainte comme co-patronne de l’Europe.

Le nouvel ambassadeur de Suède près le Saint-Siège, M. Fredrik Vahlqvist, qui a présenté ses lettres de créance le 17 mai dernier au Vatican, est président du Comité suédois pour la préparation du Jubilé de Sainte Brigitte en 2003. Il est également vice-président de la Fondation sainte Brigitte et l’auteur de différentes publication sur la sainte. Il voit en elle « un pont entre le Nord protestant et le Sud catholique ».

Dans son discours, en anglais, au nouvel ambassadeur, le pape évoquait son voyage en Suède, en 1989, et la visite au Vatican du roi Carl XVI Gustaf, de la reine Sylvia et de la princesse Victoria en 1999, au lendemain de la proclamation de sainte Brigitte comme co-patronne de l’Europe le 1er octobre 1999, à l’ouverture du synode des évêques sur l’Europe (cf. ZF991001).

Cette visite a eu lieu en effet le samedi 13 novembre 1999. L’archevêque luthérien de Turku avait lui-même assisté au Vatican, à la célébration œcuménique des vêpres présidées par le pape Jean-Paul II en la basilique Saint-Pierre, en mémoire de la sainte patronne du pays. La reine Sylvia avait lu un passage biblique au cours de la célébration.

Etaient également présents à cette occasion, de nombreuses religieuses de Sainte-Brigitte, le Dr. K.G. Hammar, archevêque luthérien d’Uppsala (Suède), Mgr Anders Arborelius, évêque catholique de Stockholm et Mgr Czeslaw Kozon, évêque catholique de Copenhague, ainsi que d’autres évêques luthériens et catholiques des pays du Nord de l’Europe.

Car sainte Brigitte qui a œuvré de son vivant pour l’unité au sein de l’Église catholique devient un exemple pour l’unité des chrétiens. En 1991 les trois Ordres fondés par la sainte avaient écrit à Jean-Paul II pour lui demander de proclamer Sainte Brigitte patronne de l’Europe. Une demande dans ce sens lui avait été également adressée par la conférence des évêques catholiques scandinaves et par l’Église luthérienne.

Dans son discours au nouvel ambassadeur, le pape soulignait aussi le sens de ce jubilé pour l’Europe en disant: « Le 700e anniversaire de sainte Brigitte offre une occasion splendide de souligner plus clairement l’héritage chrétien de la Suède, et de voir que les valeurs centrales de cet héritage sont aussi centrales pour la nouvelle unité que l’Europe s’efforce de construire. La recherche d’une nouvelle unité européenne est complexe, mais elle offre l’espérance de dépasser els antagonismes du passé et de briser de cycle de la rechute dans la violence. C’est pourquoi, elle doit se poursuivre. Pourtant, si elle n’est pas fondée sur ces valeurs fondamentales dont vous avez parlé, et si celles-ci ne sont pas à leur tour fondées sur le sens de l’universalité de la dignité humaine, il est vraisemblable que la recherche de l’unité européenne se révèlera décevante ».

Les catholiques sont environ 160 000 en Suède, pays en majorité protestant depuis la Réforme. Le pape soulignait le rôle de cette minorité en disant: « La communauté catholique de votre pays est petite, mais elle continuera également à apporter une contribution très positive à cet avenir que vous avez décrit comme « juste, de paix, de sécurité et humain ». »

Née dans une noble famille suédoise, Brigitte Birgersdotter épousa, avant l’âge de 15 ans, un prince de Suède avec qui elle connut 28 ans de bonheur. Huit enfants naquirent de leur union. Mais devenue veuve, Brigitte fonda, en 1344, le couvent de Vadstena, et l’ordre des religieuses du Saint-Sauveur connues comme « les Brigittines ». Favorisée de dons mystiques, elle consigna par écrit ses visions et révélations. Elle mourut à Rome au retour d’un pèlerinage à Jérusalem. Elle a été canonisée en 1391.

Le 1er octobre 1999, lors de l’ouverture du synode pour l’Europe, le pape la proclamait en effet co-patronne de l’Europe e même temps que Catherine de Sienne et Edith Stein.

Le pape expliquait ainsi son geste: « Dans cette perspective, alors qu’est célébrée la deuxième Assemblée spéciale pour l’Europe du Synode des Évêques, dans l’imminence du grand Jubilé de l’An 2000, il m’a semblé que les chrétiens européens, tout en vivant avec tous leurs compatriotes un passage d’une époque à l’autre qui est à la fois riche d’espoir et non dénué de préoccupations, peuvent tirer un profit spirituel de la contemplation et de l’invocation de certains saints qui sont de quelque manière particulièrement représentatifs de leur histoire. Aussi, après une consultation opportune, complétant ce que j’ai fait le 31 décembre 1980 quand j’ai déclaré co-patrons de l’Europe, aux côtés de saint Benoît, deux saints du premier millénaire, les frères Cyrille et Méthode, pionniers de l’évangélisation de l’Orient, j’ai pensé compléter le cortège des patrons célestes par trois figures également emblématiques de moments cruciaux du deuxième millénaire qui touche à sa fin: sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de Sienne, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix. Trois grandes saintes, trois femmes qui, à des époques différentes — deux au cœur du Moyen Âge et une en notre siècle — se sont signalées par l’amour actif de l’Église du Christ et le témoignage rendu à sa Croix ».

A propos de la vie et de l’œuvre de sainte Brigitte, le pape disait: « La première de ces trois grandes figures, Brigitte, est née 1303, d’une famille aristocratique, à Finsta, dans la région suédoise d’Uppland. Elle est connue surtout comme mystique et fondatrice de l’Ordre du Très Saint Sauveur. Toutefois, il ne faut pas oublier que la première partie de sa vie fut celle d’une laïque qui eut le bonheur d’être mariée avec un pieux chrétien dont elle eut huit enfants. En la désignant comme co-patronne de l’Europe, j’entends faire en sorte que la sentent proche d’eux non seulement ceux qui ont reçu la vocation à une vie de consécration spéciale, mais aussi ceux qui sont appelés aux occupations ordinaires de la vie laïque dans le monde et surtout à la haute et exigeante vocation de former une famille chrétienne. Sans se laisser fourvoyer par les conditions de bien-être de son milieu, elle vécut avec son époux Ulf une expérience de couple dans laquelle l’amour conjugal alla de pair avec une prière intense, avec l’étude de l’Écriture Sainte, avec la mortification, avec la charité. Ils fondèrent ensemble un petit hôpital, où ils soignaient fréquemment les malades. Brigitte avait l’habitude de servir personnellement les pauvres. En même temps, elle fut appréciée pour ses qualités pédagogiques, qu’elle eut l’occasion de mettre en œuvre durant la période où l’on demanda ses services à la cour de Stockholm. C’est dans cette expérience que mûriront les conseils qu’elle donnera en diverses occasions à des princes ou à des souverains pour un bon accomplissement de leurs tâches. Mais les premiers qui en bénéficièrent furent assurément ses enfants, et ce n’est pas par hasard que l’une de ses filles, Catherine, est vénérée comme sainte ».

Jean-Paul II continuait en ces termes: « Cette période de sa vie familiale n’était qu’une première étape. Le pèlerinage qu’elle fit avec son mari, Ulf, à Saint-Jacques de Compostelle en 1341 mit symboliquement fin à cette étape, préparant Brigitte à la nouvelle vie qu’elle inaugura quelques années plus tard lorsque, après la mort de son époux, elle entendit la voix du Christ qui lui confiait une nouvelle mission, la guidant p
as à pas par une série de grâces mystiques extraordinaires ».

Puis Jean-Paul II abordait la période « romaine de la vie de la sainte en rappelant: « Ayant quitté la Suède en 1349, Brigitte s’établit à Rome, siège du Successeur de Pierre. Son transfert en Italie constitua une étape décisive pour l’élargissement non seulement géographique et culturel, mais surtout spirituel, de l’esprit et du cœur de Brigitte. Beaucoup de lieux d’Italie la virent encore en pèlerinage, désireuse de vénérer les reliques des saints. Elle visita ainsi Milan, Pavie, Assise, Ortone, Bari, Bénévent, Pozzuoli, Naples, Salerne, Amalfi, le Sanctuaire de saint Michel Archange sur le Mont Gargano. Le dernier pèlerinage, effectué entre 1371 et 1372, l’amena à traverser la Méditerranée en direction de la Terre Sainte, lui permettant d’embrasser spirituellement, en plus de beaucoup de lieux sacrés de l’Europe catholique, les sources mêmes du christianisme dans les lieux sanctifiés par la vie et par la mort du Rédempteur ».

Et d’expliquer: « En réalité, plus encore que par ce pieux pèlerinage, c’est par le sens profond du mystère du Christ et de l’Église que Brigitte participa à la construction de la communauté ecclésiale, à une période notablement critique de son histoire. Son union intime au Christ s’accompagna en effet de charismes particuliers de révélation qui firent d’elle un point de référence pour beaucoup de personnes de l’Église de son époque. On sent en Brigitte la force de la prophétie. Son ton semble parfois un écho de celui des anciens grands prophètes. Elle parle avec sûreté à des princes et à des papes, révélant les desseins de Dieu sur les événements de l’histoire. Elle n’épargne pas les avertissements sévères même en matière de réforme morale du peuple chrétien et du clergé lui-même (cf. Revelationes, IV, 49; cf. aussi IV, 5). Certains aspects de son extraordinaire production mystique suscitèrent en son temps des interrogations bien compréhensibles, à l’égard desquelles s’opéra le discernement de l’Église; celle-ci renvoya à l’unique révélation publique, qui a sa plénitude dans le Christ et son expression normative dans l’Écriture Sainte. Même les expériences des grands saints, en effet, ne sont pas exemptes des limites qui accompagnent toujours la réception par l’homme de la voix de Dieu ».

Enfin, le pape soulignait le rôle de la sainte dans les relations entre Catholiques et Protestants: « Toutefois, il n’est pas douteux qu’en reconnaissant la sainteté de Brigitte, l’Église, sans pour autant se prononcer sur les diverses révélations, a accueilli l’authenticité globale de son expérience intérieure. Brigitte se présente comme un témoin significatif de la place que peut tenir dans l’Église le charisme vécu en pleine docilité à l’Esprit de Dieu et en totale conformité aux exigences de la communion ecclésiale. En particulier, les terres scandinaves, patrie de Brigitte, s’étant détachées de la pleine communion avec le siège de Rome au cours de tristes événements du XVIe siècle, la figure de la sainte suédoise reste un précieux « lien » ».

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ZENIT Staff

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