CITE DU VATICAN, Mardi 10 septembre 2002 (ZENIT.org) – Pas d’action contre l’Irak sans un mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies, déclare en substance le secrétaire du Vatican pour les Relations avec les Etats, Mgr Jean-Louis Tauran dans un entretien accordé au quotidien italien Avvenire
Si la communauté internationale « jugeait opportun et proportionné de recourir à la force, cette décision devrait être prise dans le cadre des Nations Unies », affirme Mgr Tauran.
Mgr Tauran rappelle la nécessité de prendre en compte « les conséquences pour la population irakienne, les répercussions possibles pour les pays de la région et les conséquences sur la stabilité du monde ».
Si cette condition n’était pas remplie, « cela signifierait imposer la loi du plus fort », avertit Mgr Tauran.
Il rappelle la position du Saint-Siège de « toujours privilégier le dialogue, de ne jamais isoler un pays ou un gouvernement, de manière à pouvoir rappeler avec plus d’efficacité à leurs devoirs ceux qui ont enfreint les règles du droit international. (…) Il est évident qu’on ne peut combattre un mal par le mal, ajoutant le mal à un mal ».
A propos d’une éventuelle attaque contre l’Irak, il s’interroge: « On peut légitimement se demander si le type d’opération auquel on pense est un moyen adapté pour faire mûrir une véritable paix ».
A la veille du premier anniversaire des attentats contre les Etats-Unis et un an de lutte contre le terrorisme, Mgr Tauran juge « difficile de parler d’efficacité ». Mais il estime « important le fait que désormais aucun responsable politique digne de respect et aucun chef religieux ne peut justifier le terrorisme ».
Il rappelle que d’une part « les coupables doivent être punis et empêchés de nuire à nouveau ».
D’autre part, il attire l’attention sur la confusion possible entre « justice et vendetta », et sur la nécessité de veiller à ce que « des populations entières ne paient pas pour la cruauté des responsables des attentats ».
Et de conclure: « Il reste effectivement beaucoup à faire: combattre les situations de violence et les inégalités entre les peuples, mettre fin aux guerres en cours et inculquer aux nouvelles générations la culture de la légalité et de la tolérance ».