CITE DU VATICAN, Mardi 9 avril 2002 (ZENIT.org) - Bouddhistes et Chrétiens sont appelés à "promouvoir une culture de vie pour l´avenir", affirme le cardinal Francis Arinze, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, dans son message annuel aux Bouddhistes pour la fête de Vesakh 2002. Il souligne en effet combien "la tradition bouddhiste enseigne le respect pour tout être vivant".
"Chers amis bouddhistes, explique le cardinal nigérian, je vous écris à nouveau cette année, à l´occasion de la fête de Vesah, pour vous présenter mes vœux cordiaux, au nom du Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux. Je prie afin que tous nos amis bouddhistes, de part le monde, passent une heureuse et joyeuse fête".
Le cardinal évoque d´abord les attentats du 11 septembre 2001 et l´espérance de la paix en ces termes: "En vous adressant ce message de vœux, je ne peux que me souvenir des événements dramatiques du 11 septembre dernier. Depuis lors, il y a chez certains, face à l´avenir, un nouveau sentiment de peur. Face à de telles craintes, n´est-ce pas notre devoir, comme chrétiens et bouddhistes, avec toute personne de bonne volonté, d´encourager à espérer, et de construire une culture basée sur cette espérance, qui puisse contribuer à un monde où régnera plus de paix?"
Soulignant ensuite les "grands progrès technologiques" et les questions qu´ils soulèvent " sur la promotion des valeurs humaines ", le cardinal affirme que "l´une des plus importantes valeurs humaines est, sans aucun doute, le droit à la vie, qui doit être protégé depuis la conception jusqu´au moment de la mort naturelle".
Et de souligner le "sérieux paradoxe": ce droit à la vie est "menacé par la haute technologie", et ceci "au point de créer une "culture de mort" où l´avortement, l´euthanasie, et les expérimentations génétiques sur les êtres humains eux-mêmes, ont déjà obtenu ou sont en passe d´obtenir, une reconnaissance légale".
Il constate: "Comment ne pas voir un lien entre cette culture de mort au sein de laquelle les vies humaines les plus innocentes, sans défense et gravement malades, sont menacées, et les attaques terroristes comme celles du 11 septembre, dans lesquelles des milliers de personnes innocentes sont massacrées ? Nous devons affirmer que l´une comme l´autre se base sur un mépris de la vie".
A ce propos, le cardinal Arinze fait remarquer que "la tradition bouddhiste enseigne le respect pour tout être vivant, aussi insignifiant qu´il puisse apparaître".
Et il en tire cette affirmation: "Si même une créature apparemment sans valeur est traitée avec une telle attention, à combien plus forte raison doit-on le respect à l´Etre humain qui est créé à l´image et à la ressemblance de Dieu, ainsi croient les chrétiens. La dignité de l´être humain et les droits qui en découlent ont été assurément une des premières préoccupations pour les catholiques, ces derniers temps".
D´où la possibilité et la nécessité d´un engagement commun que le cardinal Arinze exprime ainsi: "C´est précisément sur ce commun respect pour l´être humain que chrétiens et bouddhistes devraient construire une "culture de vie", dans laquelle les droits soient pleinement respectés depuis la conception jusqu´à la mort naturelle et dans laquelle toutes les conditions pour que les êtres humains aient une vie digne, soient concrètement réalisées. Ce serait une manière de contrecarrer et de dépasser la culture de mort".
Le travail est donc intérieur avant même de pouvoir être "social", continue le cardinal Arinze: "C´est notre croyance commune que le respect pour la vie humaine habite d´abord le cœur des hommes, avant de devenir une réalité sociale".
Pour ce progrès dans la société, le cardinal insiste tout particulièrement sur le travail d´éducation à entreprendre auprès des jeunes: "Je voudrais mentionner ici de manière spéciale les jeunes dont les cœurs sont probablement scandalisés et souffrent des tragiques événements qu´ils ont vus de leurs yeux. Une éducation au respect de la vie, particulièrement pour eux, devrait être l´une de nos priorités les plus urgentes. A travers nos respectives communautés religieuses et institutions, nous pourrions inventer notre propre mode d´éducation de la jeunesse afin que de fortes convictions éthiques et une culture de la vie dominent parmi eux. Seulement si une éthique et une culture de la vie prévalent dans la société entière, nous pourrons espérer que le principe du respect de la vie sera conservé dans les attitudes et dans les lois de la société".
Il conclut: "Chers amis bouddhistes, ce sont les réflexions que je désire partager avec vous cette année. Regardons ensemble vers l´avenir avec l´espoir qu´il apportera plus de paix et de prospérité pour tous dans le monde".
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Apr 09, 2002 00:00