Evêques de France: Nouveaux appels pour le second tour des présidentielles

Appel et analyse conjoints des religions à Nice

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CITE DU VATICAN, Lundi 29 avril 2002 (ZENIT.org) – Reflétant une mobilisation sans précédent, le site de la conférence des évêques de France (cef.fr)
continue de publier à la une pour le second tour des présidentielles, les analyses et les appels d´évêques, mais aussi de prêtres, et d´associations catholiques, avec une ligne de fond: appel à la responsabilité (au vote), à ne pas céder à la peur (« mauvaise conseillère »), à choisir les valeurs en accord avec l´Evangile.

Dans certaines déclarations, les évêques disent aussi leur engagement: « Avec le conseil épiscopal et les doyens du diocèse, ainsi que le conseil de la Mission de France, j´exprime publiquement mon engagement. Je veux être un témoin. Je voterai contre M. Le Pen et son parti. Il faut remettre à sa vraie place le Front National », écrit Mgr Georges Gilson, archevêque de Sens-Auxerre et prélat de la Mission de France.

D´autres déclarations sont signées conjointement par Juifs, Chrétiens de différentes confessions et Musulmans d´une région.

Nous publions ci-dessous la déclaration signée conjointement à Nice par M. le grand rabbin Bensoussan, Mgr Jean Bonfils, évêque de Nice, M. Mohamed Djadi, président de la Commission interreligieuse de la coordination musulmane azuréenne et Mgr Guy de Kerimel, évêque auxiliaire de Nice.

– Déclaration des représentants des religions dans les Alpes Maritimes (06) –

Depuis quelques jours la France est traumatisée. À l´insouciance ou l´indifférence des nombreuses abstentions succède l´inquiétude et la honte : on n´aurait jamais cru qu´un candidat de l´extrême droite arrive au second tour des élections présidentielles en France. 20 % des Français seraient-ils fascistes ? Non. Mais presque le tiers des Français ont protesté et manifesté leur mécontentement et leurs frustrations : car il faut rajouter à ces 20 % de voix pour l´extrême droite les voix de l´extrême gauche (10 %). Ces votes manifestent une déstabilisation profonde de la société française, avec les sentiments d´impuissance et les peurs qu´elle génère.

Dans les périodes de graves mutations ou de troubles des valeurs, les partis extrémistes attirent en désignant du doigt des coupables, en distinguant de manière trop simpliste pour être vrai le camp des bons et le camp des méchants, en diabolisant des projets de coopération internationale et en dénonçant de façon tendancieuse le pluralisme religieux et culturel au sein de notre société. Chacun sait que ces partis ont toujours été incapables de gouverner, car leur idéologie est irréaliste.

À l´origine de cette crise de société, on peut essayer de nommer un certain nombre de phénomènes ou de situations qui se conjuguent entre eux pour produire un sentiment diffus non seulement de désespérance, mais aussi de perte d´identité. Parmi ces causes : la perte du sens de Dieu et de la Vérité transcendante et permanente ; l´instabilité familiale liée à la grande fragilité du couple et à la crise de l´éducation ; l´instabilité professionnelle qui oblige à de nombreux déplacements et qui conduit au chômage ; la perte de confiance dans les hommes politiques; enfin l´insécurité dont on parle tant, liée aux phénomènes précédents et aux peurs qu´ils provoquent.

Autant de vraies questions auxquelles nous avons répondues au nom de notre foi au Dieu Unique dans notre déclaration commune publiée le 12 septembre 2000 et qui demeure plus que jamais d´actualité. Pour sortir de la crise, il ne nous suffit pas de dénoncer les extrêmes, il faut chercher les valeurs à promouvoir pour redonner confiance aux Français.

Très certainement, il est nécessaire de repartir de la personne humaine :
– Qu´est-ce que l´homme ? De quoi a-t-il besoin pour s´épanouir et retrouver son identité ?
– Qu´est-ce qu´un Français aujourd´hui ?
– Qu´est-ce qui peut conduire à une société plus humaine ?
– Comment retisser le lien social, reconstruire des relations stables, cultiver le respect mutuel et le prix de la vie ? Cela passe certainement par une politique familiale saine et rigoureuse.
– Comment redonner le sens du bien commun, le sens de la responsabilité commune à l´égard de la « chose publique »?

Nous appelons à un sursaut de conscience et de responsabilité civique, à un élan de générosité, à un effort de discernement et de clairvoyance, à une espérance sereine dans un avenir qu´ensemble nous avons à construire.

À Nice, le 25 avril 2002.

M. le grand rabbin Bensoussan
Mgr Jean Bonfils, évêque de Nice
M. Mohamed Djadi, président de la Commission interreligieuse de la coordination musulmane azuréenne
Mgr Guy de Kerimel, évêque auxiliaire de Nice

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ZENIT Staff

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