L´article est publié dans Libération le 22 avril.
En 1997, des médecins de l´université de Bogota sont venus expliquer à cette ethnie qu´elle souffrait de manière anormale de tuberculose et de diabète. Ils ont alors mis en place des consultations gratuites avec distribution de médicaments et une prise de sang « pour des analyses complémentaires », raconte Leonor Zalabata Torres.
Or très rapidement, les membres de l´ethnie se sont aperçus que les fioles de sang étaient passées de l´université de Bogota à un institut de santé de Washington. Il semblerait en effet que les chercheurs aient réussi à identifier dans ce sang un gène utile pour la production de nouveaux médicaments.
« Ni l´université de Bogota, ni le gouvernement colombien n´ont démenti la possibilité que notre sang serve à des fins commerciales, à breveter une cellule » (…) c´est du vol, ce n´est pas de l´éthique », dénonce Leonor Zalabata. C´est donc sous couvert de recherches plus approfondies sur la tuberculose et le diabète que ces laboratoires ont détourné des échantillons de sang à des fins génétiques et dans la perspective d´une future « brevetabilité ».
Ce type d´histoire est bien connu des spécialistes de la bio-piraterie qui y voient un motif supplémentaire pour obtenir des bio-prospecteurs des contrats clairs et transparents, déplore la revue de presse.