CITE DU VATICAN, Jeudi 11 avril 2002 (ZENIT.org) – Continuer à reconstruire en République yougoslave de Serbie et au Montenegro la démocratie en la fondant sur la réconciliation et le respect de minorités, et en dépassant « l´introversion ethnique » qui a fomenté tant de violences: c´est la voie indiquée par Jean-Paul II qui recevait aujourd´hui en audience le nouvel ambassadeur près le Saint-Siège, M. Darko Tanaskovic qui présentait ses Lettres de créance.
Le nouveau représentant du gouvernement de Belgrade près le Saint-Siège est âgé de 54 ans, c´est un philologue orientaliste. Il est membre de la Commission yougoslave « pour la vérité et la réconciliation ».
C´est de travailler à cette véritable réconciliation que le pape recommandait, ainsi que la solidarité de l´extérieur.
Le pape constatait en effet les difficultés sur le chemin de la normalisation dans les Balkans après des années d´effusion de sang. « Les différences ethniques et religieuses, disait Jean-Paul II, sont réelles, et nombreux sont les antagonismes aux racines historiques profondes ».
Le pape mentionnait en particulier l´instabilité et les conflits ayant suivi l´écroulement d´un régime « fondé sur l´athéisme matérialiste ».
Pourtant, le pape encourageait à poursuivre avec « détermination et patience » ce chemin vers une société pacifique. Cela suppose, précisait le pape, de dépasser « l´introversion ethnique et nationaliste » et d´édifier des institutions démocratiques qui assurent à tous – et surtout aux minorités – la pleine participation à la vie politique et économique du pays.
Ce chemin est inévitablement celui-là même du Vieux continent, remarquait Jean-Paul II: « L´Europe, disait-il, a besoin des Balkans, et les Balkans de l´Europe ».
Pour ce qui est de l´action pastorale de l´Eglise catholique, le pape rappelait qu´elle était pleinement engagée dans la collaboration avec les autorités yougoslaves pour la construction « d´une démocratie mûre et à long terme »
Le pape se félicitait en particulier aux nouveautés décidées par les autorités de Belgrade comme la réintroduction des études religieuses dans les écoles serbes. Jean-Paul II y voit en effet un présupposé essentiel pour enseigner aux jeunes les valeurs universelles enracinées en Dieu et dans l´homme. Le pape insistait sur le fait que la religion, dans les Balkans comme ailleurs « n´est pas la racine du problème, mais une part essentielle de sa solution ».