Le clonage, un "crime contre l´humanité" par le cardinal Trujillo

Print Friendly, PDF & Email

Pour des législations et un tribunal international

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

CITE DU VATICAN, Mardi 9 avril 2002 (ZENIT.org) – Le clonage est un crime contre l´humanité, dénonce le cardinal Trujillo dans une entrevue accordée à Luigi Accatoli dans le quotidien italien « Il Corriere della Sera » (www.corriere.it, 8 avril 2002), en réponse aux expériences annoncées par le médecin romain Severino Antinori.

Le gynécologue Severino Antinori affirme en effet, dans le numéro d´avril de la revue Scientific American, avoir obtenu par clonage un embryon humain de vingt cellules dans un pays d´Asie, précise la revue de presse de la Fondation Jérôme Lejeune (genethique.org). Il ne confirme pas l´implantation de l´embryon cloné dans l´utérus d´une femme. La nouvelle a aussi été annoncée sur le site Internet de la revue anglaise « The New Scientist ».

En novembre 2001, la société américaine Advanced Cell Technology (ACT) avait annoncé avoir réalisé le clonage de plusieurs embryons qui n´avaient pas dépassé le stade de huit cellules.

Selon le cardinal Alfonso Lopez Trujillo, président du Conseil pontifical pour la Famille, toute forme de clonage humain viole les droits de toute personne et constitue un délit si grave envers l´humanité qu´il devrait être condamné par les Parlements comme « crime contre l´humanité » et être jugé par un tribunal international.

– Eminence, si ce qui a été annoncé était vrai, nous serions devant un cas de clonage humain…
– Ce serait gravissime. On affirme que l´embryon cloné en serait déjà à la huitième semaine. Nous nous trouverions devant un défi éthique de première grandeur, pour ce qui concerne l´acte de reproduction réalisé et pour ses conséquences sur l´image de l´homme et sur le destin de la famille.

– Mais ces défis est-ce que nous ne les connaissons pas déjà? Qu´y a-t-il de nouveau qui ne soit déjà connu?
– Le clonage humain avait été annoncé, mais n´était pas encore advenu. Et il était même interdit par tous, indépendamment de motifs religieux. Il était condamné par la décision des autorités scientifiques les plus reconnues en la matière, d´importants experts renommés en bioéthique, et des plus hauts organes internationaux.

– Il y a aussi qui le considère comme une nouvelle frontière de l´aventure humaine…
– Ce sont des voix isolées face à un chœur planétaire. Elle date de 1997 la déclaration de l´Organisation mondiale de la santé (OMS) qui le définit comme inacceptable parce qu´il prive la personne humaine du « respect » qui lui est dû. La même année, le Parlement européen le qualifiait de « moralement répugnant et l´année suivante le Conseil de l´Europe sollicitait son interdiction. C´est ce qu´affirmait aussi en 1998 l´assemblée générale des Nations Unies qui préparait un traité international contre le clonage des êtres humains.

– Eminence, pouvez-vous brièvement définir le défi éthique que constitue le clonage humain?
– Il viole le droit de tout être humain à avoir un père et une mère. Il rend vains les concepts de paternité, maternité et filiation. Il annule la généalogie et rend la famille accessoire. Un expert en bioéthique comme Hans Jonas affirmait que le clonage humain est le pire des esclavages.

– Si la menace est si grave, que faire?
– Jusqu´à aujourd´hui, seul le Japon a condamné par une loi sévère le clonage reproductif. Le premier pas urgent est la promulgation de lois analogues par les différents Parlements, de façon à ce que le clonage soit interdit partout comme un acte délictueux. A l´avenir, ces actes délictueux devraient être reconnus comme crime contre l´humanité.

– N´est-ce pas une demande excessive? Lorsque l´on parle de crimes contre l´humanité, on pense à l´assassinat, pas à la génération de personnes…
– Remarquez que le Parlement européen a déjà affirmé en 1998 que le clonage humain « constitue une grave violation des droits de l´homme fondamentaux » et il a demandé (procès verbal du 7 sept. 2000) son « interdiction universelle et spécifique au niveau des Nations Unies ». J´irais plus loin: toute forme de clonage humain constitue un délit si grave envers l´humanité qu´il pourrait être soumis au jugement d´un tribunal international.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel