CITE DU VATICAN, Jeudi 7 mars 2002 (ZENIT.org) - Les évêques européens préparent un document à partir du thème de leur rencontre - "Les défis pour une Europe unie" - qui s´est tenue aujourd´hui à Lille.

La Commission des Episcopats de la Communauté Européenne (COMECE) organisait une session académique, ce jeudi 7 mars, à Lille, comme contribution au débat sur l’avenir de l’Union européenne. Le programme de la session peut-être consulté sur le site du diocèse de Lille à l´adresse: catholique.lille.cef.fr. La Convention en vue d´une réforme en profondeur de l’Union européenne a pour sa part commencé ses travaux le jeudi 28 février.

Les évêques de l´Union européenne ont constitué un groupe de travail chargé de rédiger un document en tant que contribution de l´Eglise catholique à la réflexion sur la nouvelle Europe.

Mgr Hippolyte Simon, évêque de Clermont et délégué des évêques de France à la COMECE, présidera le groupe de travail des évêques. Il annonçait que ce document devrait être présenté aux évêques lors de la prochaine assemblée plénière de la COMECE pour être ensuite rendu public et remis à la Convention.

"Nous ne demandons pas de privilèges, mais nous ne voulons pas non plus être exclus du débat sur l´avenir de notre continent, disait Mgr Simon. Les Eglises seront écoutées par la Convention à travers le Forum de la société civile et nous désirons donner notre apport, qui ne concerne pas seulement la liberté religieuse, mais bien les droits de l´homme", et plus généralement l´idée d´Europe qui guidera la nouvelle Europe. "Nous ne nous soucions pas uniquement des intérêts des catholiques mais de l´homme", disait Mgr Simon.

L´évêque de Lille Mgr Gérard Defois soulignait pour sa part cette volonté de l´Eglise d´être "partenaire du débat européen".

Pour Sir Michael Weninger membre du groupe des conseillers politiques du président de la Commission européenne, M. Romano Prodi, il s´agit également d´identifier les "nouveaux instruments de consultation des confessions religieuses de la part des institutions européennes". Et pour cela, il disait avoir demandé aux représentants des principales confessions religieuses présentes en Europe d´exprimer leur avis à ce sujet d´ici fin juin. Il espère en tirer des propositions concrètes.

Une initiative saluée par M. Jacques Delors, président de la fondation "Notre Europe". L´ancien président de la Commission européenne regrettait l´absence de référence aux "racines chrétiennes de l´Europe" dans la Charte des Droits fondamentaux de l´Union. Il précisait sa pensée: "La laïcité ne doit pas confiner les Eglises dans la sphère privée. Elles doivent continuer à être une force de proposition, en tant qu´acteur de la société civile".

Et de préciser qu´il ne s´agissait pas renoncer à la laïcité de l´Union européenne, mais il affirmait souhaiter que l´Eglise soit "écoutée dans le processus de réforme de l´Europe".

"Le défi le plus important de l´Europe est son élargissement, continuait M. Delors. Il en rappelait trois objectifs: "La construction d´un espace de paix et de sécurité", d´un "cadre pour un développement social et économique soucieux de l´environnement" et d´un espace "solidaire".

La COMECE est composée d´évêques délégués par les 14 conférences épiscopales catholiques de l´Union européenne. Sa mission est d´"informer l´Eglise sur les développements de la législation européenne" et d´encourager la réflexion sur les "défis posés par la construction d´une Europe unie". Elle se réunit deux fois par an.

Rappelons que lors de l´audience annuelle au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, en janvier dernier, Jean-Paul II avait déploré la marginalisation de la religion dans la phase actuelle de la construction européenne (cf. ZF020110) en disant: : "La marginalisation des religions, qui ont contribué et contribuent encore à la culture et à l’humanisme dont l’Europe est légitimement fière, me paraît être à la fois une injustice et une erreur de perspective. Reconnaître un fait historique indéniable ne signifie pas du tout méconnaître l’exigence moderne d’une juste laïcité des États, et donc de l’Europe!"