CITE DU VATICAN, Jeudi 28 mars 2002 (ZENIT.org ) – Voici un autre extrait su lectionnaire des moines de Cîteaux (http://www.citeaux-abbaye.com/), pour le Vendredi Saint, sur l´Amour du Christ en Croix: « Donne-moi, ô cher Jésus, de t´aimer ».
« Ô mort de mon Jésus! »
Ô Amour, tu retiens mon Jésus, mon doux Salut, si forte-ment attaché à la croix, qu´expirant sous ta main, il meurt d´amour ! Ô Amour, que fais-tu ? Tu ne t´épargnes pas et tu ne te donnes pas de repos, avant que tu n´aies secouru les malheureux. Tu n´assignes aucune mesure à l´amour. Ô Amour, ton savoir-faire a touché le cœur de mon Jésus, avec tant de vigueur que, brisé par l´amour, il s´est flétri. Ô Amour, te voilà content, te voilà désormais satisfait, puisque mon Jésus est suspendu, mort devant tes yeux. Mort, vraiment mort, afin que j´aie, moi, la vie en abondance. Mort, afin que le Père m´adoptât pour enfant avec plus de tendresse ; mort afin que moi je vive plus heureusement.
Ô Mort très chère, tu es, toi, mon très heureux partage. De grâce, qu´en toi mon âme puisse faire son nid. Ô Mort, qui produis les fruits de la vie éternelle, que tes flots de vie m´enveloppent tout entière. Ô Mort, vie sans fin, donne-moi d´espérer toujours sous tes ailes. Ô Mort très précieuse, tu es ma richesse la plus chère. Oh ! toi, absorbe en toi toute ma vie, et immerge en toi ma propre mort.
Ô Mort très efficace, de grâce, que par ton soin, ma mort soit tranquille et sans crainte ! Ô Mort qui apportes la vie, de grâce, puissé-je me fondre sous tes ailes ! Ô Mort d´où découle la vie, fais qu´une très douce étincelle de ton action vivifiante brûle en moi à jamais ! Ô Mort glorieuse, ô Mort fructueuse, ô Mort somme de tout mon salut, aimable contrat de mon rachat, pacte très ferme de ma réconciliation ! Ô Mort triomphale, douce et pleine de vie ! En toi brille pour moi une charité telle qu´au ciel et sur terre on n´en a pas trouvé de comparable.
Ô Mort cordialement aimée, tu es la con-fiance spirituelle de mon cœur. Ô Mort très aimante, en toi sont contenus pour moi tous les biens. Prends-moi, je t´en prie, sous ta bienveillante protection, afin qu´à ma mort, doucement je repose sous ton ombre. Ô Mort très miséricordieuse, toi, tu es ma vie très heureuse ! Toi, tu es mon meilleur partage. Toi, tu es ma rédemption surabondante. Tu es mon très précieux héritage. De grâce, enveloppe-moi en toi tout entière, cache toute ma vie en toi, et ensevelis en toi ma mort.
Ô Amour, cette mort qui donne si bien le salut, ce très cher partage, c´est toi qui me les a acquis ! Toi, tu as fait pour moi des choses si grandes et si belles, que tu m´as obligée à ton service pour toujours. Que te rendrai-je pour des bienfaits si grands et si infinis ? Quelles louanges et quelles actions de grâces pourrai-je t´offrir, quand bien même je m´y dépenserais mille fois ? Ô Amour ! Ta divine ardeur a ouvert, pour moi, le Cœur si doux de mon Jésus. Ô Cœur source de douceur ! Ô Cœur débordant de bonté ! Ô Cœur surabondant de charité ! Ô Cœur d´où coule goutte à goutte la suavité. Ô Cœur plein de miséricorde ! De grâce, fais-moi mourir d´amour et de tendresse pour toi. Ô Cœur très cher, je te prie d´absorber mon cœur tout entier en toi. Perle très chère de mon cœur, invite-moi à tes festins vivifiants. Verse-moi les vins de ta consolation, si indigne que j´en sois, afin que mon esprit en ruine soit rempli de ta divine charité, et que l´abondance de ta charité supplée à la pauvreté et à la misère de mon âme.
Donne-moi, ô cher Jésus, de t´aimer, toi seul en toutes choses et par-dessus toutes choses, de m´attacher à toi avec ferveur, d´espérer en toi, et de ne mettre aucune borne à mon espérance !
Exercice VII