CITE DU VATICAN, Jeudi 28 mars 2002 (ZENIT.org ) – « La crise argentine a atteint un tel paroxysme que l´Église espagnole recueille de la nourriture afin de nous l´expédier et les États-Unis, pays ami depuis plusieurs années, ont recommencé à exiger un visa de notre part », constate le Jésuite Marcos Alemánn, coordinateur de l´apostolat social jésuite en Argentine, qui constate la nécessité de la solidarité nationale
« Nous sommes trente-six millions de personnes, dont environ quinze millions de pauvres, et une opportunité s´offre à nous, écrit-il. D´une part, nous pouvons avoir recourt à une solution de facilité et ainsi sortir rapidement de la crise, puisque nous sommes une terre riche; mais si l´Argentine choisit d´être un pays « atlantique » et « européen », plusieurs problèmes vont rester sans solution. D´autre part, si nous nous considérons avant tout comme un pays sud-américain (une perspective déplaisante aux yeux des nos bien-pensants « européens ») nous sommes en mesure d´envisager un avenir pour tous ».
Le Jésuite lit la crise en termes d´espérance: « Grâce à la crise nous pouvons maintenant choisir d´administrer le pays en prenant en compte les exclus. Si nous ignorons ces millions d´argentins, ne soyons pas étonnés si dans quelques mois ou années, une nouvelle protestation « de casseroles » nous annonce que nous sommes passés à côté d´une opportunité historique. Il y a même ceux qui disent que les choses allaient mieux sous le régime militaire; peu importe que 30 000 personnes aient disparu, que le pays se soit vendu au plus offrant et que les perspectives d´avenir aient été terribles. Qui parle ainsi ne peut pas avoir souffert durant cette période! Même aujourd´hui, il y a des factions qui souhaitent le retour du style de gouvernement de Menem, même si le pays devrait en souffrir davantage et quinze millions de pauvres resteraient dans la misère ».
Il conclut sur la nécessité de la solidarité nationale: « Notre défi aujourd´hui se résume à un choix : Ou bien c´est chacun pour soi et on se moque du sort des autres (« sauve qui peut! »), ou on inclut tous ceux qui jusqu´ici étaient exclus de l´arrangement pervers actuel. Aucun modèle ne fonctionnera pour l´Argentine à moins qu´il n´émerge des pauvres eux-même ».