CITE DU VATICAN, Lundi 25 mars 2002 (ZENIT.org) – Au moment où l´actualité internationale pousse l´Eglise à rappeler son opposition à l´euthanasie, Jean-Paul II met aussi en garde contre « l´acharnement thérapeutique » mais exhorte à l´acharnement dans la recherche médicale.
Le pape recevait, samedi dernier, 23 mars, au Vatican, une délégation des membres de l´Organisation mondiale de gastroentérologie (OMGE, omge.org) au moment où a lieu une importante rencontre de l´association sur la prévention du cancer de l´appareil digestif. Cette organisation a été fondée à Paris en 1954 et elle regroupe actuellement 88 associations nationales.
« Un acharnement thérapeutique exaspéré, disait Jean-Paul II, même avec les meilleures intentions, se révélerait en définitive, non seulement inutile, mais pas pleinement respectueux du malade arrivé désormais au stade terminal ».
Jean-Paul II soulignait la nécessité pour le médecin d´approcher le malade – comme tous les hommes, comme un « être limité et mortel » – avec ce « sain réalisme qui évite de générer dans la personne qui souffre l´illusion de la toute-puissance de la médecine ».
« Il y a des limites, précisait le pape, qui ne sont pas humainement dépassables » et dans ces cas, il convient « de savoir accueillir avec sérénité sa propre condition humaine, que le croyant sait lire à la lumière de la volonté divine » et qui « se manifeste aussi dans la mort, terme naturel du cours de la vie sur terre ».
Jean-Paul II soulignait en particulier qu´il « fait partie de la mission » des médecins « d´éduquer les gens à accepter » la mort « sereinement ».
Mais le pape encourageait en même temps les progrès de la médecine en disant: « Je vous exhorte à ne pas vous arrêter aux résultats obtenus mais à continuer avec confiance et ténacité dans la recherche comme dans la thérapie, en utilisant les ressources scientifiques les plus avancées. Qu´ils prennent exemple sur vous les jeunes et qu´ils apprennent, grâce à votre aide, à parcourir ce chemin si profitable pour la santé de tous ».
« La santé, concluait le pape, ne se réduit pas à un pur équilibre psycho-physique, mais comprend une harmonie plus ample, qui inclut les aspects ´spirituel´ et ´social´ ».
Jean-Paul II donnait en exemple le Christ « si sensible aux souffrances humaines », et invitait à « soigner (les malades) et si possible les guérir, sans jamais oublier les exigences de leur esprit ».
A propos de la préparation des médecins à la mort de leurs patients, un récent article du « Quotidien du Médecin » soulignait (cf. Revue de presse de la fondation Lejeune du 20 mars, genethique.org) la solitude du médecin: solitude dans son « savoir », de sa « décision » et dans son « sentiment d’impuissance ».
Le Pr Catherine Leport de l’hôpital Bichat (Paris) rappelait que c’est pendant cette phase terminale que le médecin doit rejoindre le malade dans sa solitude. Le médecin peut se former à ce rôle pour l’assumer. Il doit pour cela reconnaître la souffrance physique et psychologique du malade mais aussi sa détresse spirituelle.
La plupart des médecins soulignent l’importance de l’accompagnement par des bénévoles. Les infirmières et les aides soignantes sont elles aussi confrontées à cette solitude. Ainsi, des solutions peuvent être trouvées dans un travail d´équipe et une formation adéquat.