CITE DU VATICAN, Mardi 12 mars 2002 (ZENIT.org) – Avant la prière de l´angélus, place Saint-Pierre, dimanche dernier, 10 mars, le pape Jean-Paul II a prononcé l´allocution suivante dans la traduction de L´Osservatore Romano en langue française publié de 12 mars 2002 sous le titre: « La joie et la lumière ».
Très chers frères et soeurs!
1. « Laetare, Jerusalem… ». A travers ces paroles du prophète Isaïe, l´Eglise nous invite aujourd´hui à la joie, à mi-chemin de l´itinéraire pénitentiel du Carême. La joie et la lumière sont le thème dominant de la liturgie d´aujourd´hui. L´Evangile raconte l´histoire d´ »un homme aveugle de naissance » (Jn 9, 1). En le voyant, Jésus fit de la boue avec sa salive, enduisit ses yeux avec cette boue et lui dit: « »Va te laver à la piscine de Siloé » – ce qui veut dire Envoyé. L´aveugle s´en alla donc, il se lava et revint en voyant clair » (Jn 9, 6-7).
L´aveugle de naissance représente l´homme marqué par le péché, qui désire connaître la vérité sur lui-même et sur son destin, mais qui en est empêché à cause d´un mal congénital. Seul Jésus peut le guérir: Il est « la lumière du monde » (Jn 9, 5). En se confiant à Lui, chaque être humain spirituellement aveugle de naissance a la possibilité de « venir à la lumière » à nouveau, c´est-à-dire de naître à la vie surnaturelle.
2. A côté de la guérison de l´aveugle, l´Evangile accorde une grande importance à l´incrédulité des pharisiens, qui refusent de reconnaître le miracle, à partir du moment où Jésus l´a accompli un samedi, violant, selon eux, la loi mosaïque. C´est ainsi que ressort un paradoxe éloquent, que le Christ lui-même résume à travers ces paroles: « C´est pour un discernement que je suis venu en ce monde: pour que ceux qui ne voient pas voient et que ceux qui voient deviennent aveugles » (Jn 9, 39).
Pour celui qui rencontre Jésus, il n´existe pas de demi-mesure: ou bien il reconnaît qu´il a besoin de Lui et de sa lumière, ou bien il choisit de se passer de Lui. Dans ce dernier cas, c´est une même présomption qui empêche tant celui qui se considère comme juste devant Dieu, que celui qui se considère athée, de s´ouvrir à la conversion authentique.
3. Très chers frères et soeurs, que personne ne ferme son âme au Christ! Il donne à celui qui l´accueille la lumière de la foi, une lumière qui est en mesure de transformer les coeurs et, par conséquent, les mentalités, les situations sociales, politiques, économiques dominées par le péché. « …Je crois, Seigneur! » (Jn 9, 38). Avec l´aveugle de naissance, que chacun de nous soit prêt à Lui professer humblement son adhésion.
Que l´obtienne pour nous la Sainte Vierge, rayonnante de la splendeur de la grâce divine.
© L´Osservatore Romano