CITE DU VATICAN, Vendredi 1er mars 2002 (ZENIT.org) – Lors de la première prédication de carême, le P. Cantalamessa a invité à contempler le visage du Christ vrai homme, non comme celui « qui ressemble à tous les autres » mais comme « l´Homme auquel tous les autres doivent ressembler ».
La première prédication des vendredis de carême du Vatican a été donnée ce matin, premier vendredi du mois, par le prédicateur de a Maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa, Capucin, à 9 heures, en la chapelle Redemptoris Mater, en présence du pape Jean-Paul II. Le thème des quatre méditations de carême sera tiré de Novo millennio ineunte (III): « Repartir du Christ ». Les trois autres prédications auront lieu les vendredi 8, 15 et 22 mars. Nous nous basons sur la synthèse de Radio Vatican.
« Le visage est la partie la plus spirituelle du corps humain, expliquait le P. Cantalamessa, le lieu où se manifeste plus clairement l´intérieur de la personne avec ses sentiments. Appliqué à Dieu, qui est invisible, le visage indique la présence vivante de YHWH, avec tout ce qu´elle produit de sécurité, lumière et béatitude. Le visage est le regard de Dieu qui comme un soleil diffuse la lumière à l´intérieur ».
Avec le Christ, continuait en substance le prédicateur, une nouveauté fondamentale est introduite: il ne s´agit plus d´un visage métaphorique, mais d´un visage réel, visible, un visage d´homme. C´est pourquoi l´invitation faite par Jean-Paul II dans sa lettre apostolique pour le IIIe millénaire est d´autant plus actuelle. Contrairement à ce qui s´est passé autrefois, expliquait le prédicateur, affirmer « la pleine humanité du Christ aujourd´hui est comme enfoncer une porte ouverte » puisqu´il y a une course générale pour lui reconnaître toutes les faiblesses humaines.
« Face à cette réalité nous devons lire le donné biblique avec un regard nouveau », autrement, le « dogme de la vraie humanité du Christ risque de produire, s´il n´est pas réinterprété, l´effet contraire à celui en vue duquel il a été établi. Les pages de l´Evangile, en effet, n´insistent pas tant sur l´affirmation que Jésus est un vrai homme, mais sur le fait qu´il est « l´homme nouveau », la parfaite image du Père.
« Il ne faut pas penser que, du fait qu´il a voulu partager nos faiblesses, (le Christ) participe aussi à nos fautes. Il a assumé la condition d´esclave, mais sans la contamination du péché, et ainsi il a enrichi l´homme, mais sans diminuer Dieu. Loin de déroger à la pleine humanité du Christ, l´exception du péché constitue le trait distinctif de sa vraie humanité, parce que le péché est la seule vraie « superstructure », l´unique ajout illégitime au projet divin sur l´homme ».
« Dans cette perspective, le dogme du Christ vrai homme devient un mètre idéal de discernement pour l´homme d´aujourd´hui puisqu´il « n´est pas l´homme qui ressemble à tous les autres mais l´Homme auquel tous les autres doivent ressembler ».
De là il devient évident, continue en substance le prédicateur, que l´homme diffère du projet originel, mais la contemplation du visage du Christ ne se limite pas à cela. Contemplant la Gloire du Seigneur, nous pouvons nous façonner à cette image. Le temps du carême est un temps propice pour accomplir sur nous mêmes cette oeuvre de restauration, un « travail » qui doit être accompli dans notre coeur, à l´intime de nous-mêmes. Ce saint voyage de conversion doit nous pousser à « ouvrir la porte au Christ, non pour le faire entrer, mais pour le faire sortir du lieu étroit dans lequel il a été confiné », de façon à ce qu´il puisse éclairer de sa grâce tous les aspects de notre vie ».