Après trois ans de travaux et de concertations, le Synode sur la synodalité a pris fin ce week-end. Les participants ont pu voter le document final de cette deuxième session, et les 155 articles du document ont tous été adoptés à la majorité des deux tiers.
Fait rare, le pape François a annoncé qu’il ne produirait pas d’exhortation apostolique post-synodale, mais qu’il intégrait directement ce document au magistère : « Ce que nous avons approuvé est suffisant » a-t-il déclaré dans son discours de clôture, « le document contient déjà des indications très concrètes qui peuvent servir de guide pour la mission des Églises, sur les différents continents, dans des contextes différents : c’est pourquoi je le mets immédiatement à la disposition de tous. »
Une Église qui « se salit les mains pour servir le Seigneur »
La messe de clôture a été célébrée dimanche en la basilique Saint-Pierre de Rome, en présence des participants au Synode : cardinaux, évêques, religieux, laïcs et délégués fraternels ainsi que les représentants des autres confessions chrétiennes.
Devant près de 5 000 fidèles, le pape François a déclaré que « nous n’avons pas besoin d’une Église qui s’assoit et abandonne, mais d’une Église qui accueille le cri du monde et – je tiens à le dire, peut-être que certains seront scandalisés – une Église qui se salit les mains pour servir le Seigneur. »
« Frères, sœurs » a-t-il ajouté, « pas une Église assise, une Église debout. Pas une Église silencieuse, une Église qui entend le cri de l’humanité. Pas une Église aveugle, mais une Église éclairée par le Christ qui apporte aux autres la lumière de l’Évangile. Pas une Église statique, une Église missionnaire, qui marche avec le Seigneur sur les routes du monde. »
Relancer l’Église vers la mission
Parmi les grands sujets abordés dans le document final, émergent les thèmes essentiels discutés en octobre : l’importance de rendre l’Église plus participative, inclusive et moins cléricale, la reconnaissance du rôle des laïcs dans la gouvernance – et notamment celui des femmes, l’importance des relations au sein de l’Église et avec le monde, la décentralisation des décisions ecclésiales ainsi que la transparence.
Ce « document est un don pour tout le peuple fidèle de Dieu, dans la diversité de ses expressions. Ce que nous avons vécu est un don que nous ne pouvons pas garder pour nous. L’élan qui découle de cette expérience, dont le document est le reflet, nous donne le courage de témoigner qu’il est possible de cheminer ensemble dans la diversité, sans se condamner l’un l’autre » a déclaré le pape.
Le but ultime de ce document synodal étant de relancer l’Église vers la mission : « L’Église synodale pour la mission a maintenant besoin que les paroles partagées soient accompagnées d’actes. Et c’est cela le chemin. »