Ce vendredi 21 novembre 2025, le pape Léon XIV a reçu en audience les participants au cours international de formation juridique et pastorale du tribunal de la Rote romaine, la cour d’appel du Vatican qui traite les demandes de nullité de mariage.
Cette rencontre s’est déroulée à l’occasion du 10e anniversaire de la réforme du pape François sur la simplification des processus de nullité. Établi en 2015, ce réajustement a mis fin à l’obligation d’une double sentence et a introduit la possibilité d’un processus plus rapide dans les cas où la nullité est évidente.
Devant les « opérateurs de justice », le pape Léon XIV a rappelé que ce processus judiciaire n’est pas un « ensemble d’exigences techniques et procédurales, mais plutôt un instrument de justice ayant une portée pastorale » : en effet, « le salut des âmes est la loi suprême et la finalité des procès matrimoniaux dans l’Église. »
La véritable miséricorde est au service de la vérité

Mgr Alejandro Arellano Cedillo, doyen de la Rote romaine © Vatican Media
Le pape a exhorté les participants à rester vigilants et à veiller à ce que la réforme de son prédécesseur soit bien appliquée au service de la vérité. « Le but de la réforme – favoriser l’accessibilité et la rapidité des procès, mais jamais au détriment de la vérité – apparaît ainsi comme une manifestation de justice et de miséricorde » a-t-il souligné.
« Chaque fidèle, chaque famille, chaque communauté a besoin de vérité concernant sa propre situation ecclésiale, afin d’accomplir fidèlement son chemin de foi et de charité. C’est dans ce cadre que se situe la vérité sur les droits personnels et communautaires : la vérité juridique déclarée dans les procès ecclésiastiques est un aspect de la vérité existentielle dans l’Église ».
Mais le Saint-Père a aussi soulevé la question de la compassion, affirmant que les exigences impératives de la justice ne peuvent être ignorées au nom d’une compassion mal comprise : « Le jugement humain sur la nullité matrimoniale ne doit pas être manipulé par une fausse miséricorde. Toute activité contraire au service que le procès rend à la vérité doit être considérée comme injuste. Cependant, c’est précisément dans le juste exercice de l’autorité judiciaire que la véritable miséricorde doit se manifester. »
Enfin, le pape Léon XIV réfute l’idée selon laquelle un mariage « raté » ou éprouvé serait automatiquement un mariage nul. Il rappelle la beauté et l’indissolubilité du sacrement de mariage, et invite son auditoire à « favoriser la réconciliation entre les époux, y compris, lorsque cela est possible, en recourant à la validation du mariage ». Il met donc en valeur la « convalidation », ce réengagement sacramentel libre du couple qui peut redonner vie à une union blessée.
Selon le Saint-Père, la nullité ne concerne jamais l’échec final d’un mariage mais la vérité du consentement initial, ce moment fondateur où tout se joue. Vouloir accélérer les procédures sans discernement pourrait conduire à des injustices profondes.
