Elles ont été arrêtées le 25 juillet à la gare de Durg © La-Velez

Elles ont été arrêtées le 25 juillet à la gare de Durg © La-Velez

Deux religieuses catholiques arrêtées en Inde pour des accusations jugées infondées

Un nouvel épisode d’hostilité envers les chrétiens

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par Elizabeth Owens

Au cœur de l’État indien du Chhattisgarh, deux religieuses catholiques se sont retrouvées au centre d’une controverse juridique et politique qui suscite une profonde inquiétude dans le paysage religieux du pays. Les sœurs Preethi Mary et Vandana Francis, membres des Sœurs Franciscaines de Marie Immaculée, ont été arrêtées le 25 juillet à la gare de Durg alors qu’elles accompagnaient quatre jeunes adultes — trois femmes et un homme autochtone — lors d’un voyage vers Agra, où les femmes devaient commencer à travailler.
Les accusations ? Présumée traite d’êtres humains et conversion religieuse forcée — des allégations depuis largement dénoncées comme infondées et politiquement motivées.

Après avoir passé plus de dix jours en détention, les religieuses ont été libérées sous caution, provoquant un soulagement général et un regain d’appels à la justice de la part de la communauté chrétienne indienne.
La Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI) a publié, le 2 août, un communiqué exprimant sa gratitude pour la décision du tribunal et soulignant les implications plus larges de l’affaire.
« Ce moment apporte de l’espérance », ont écrit les évêques, « non seulement pour la communauté chrétienne, mais pour tous ceux qui croient en la dignité et aux droits des minorités religieuses dans notre démocratie laïque. »

L’arrestation, effectuée par la police ferroviaire, a été immédiatement accueillie par une vive réaction négative. La CBCI, ainsi que d’autres organisations religieuses, ont dénoncé le traitement réservé aux sœurs, évoquant des agressions physiques et des violations de procédure. Il est à noter que les jeunes impliquées — toutes majeures — disposaient du consentement écrit de leurs parents, un fait ignoré lors de l’arrestation.
La sœur M. Nirmalini, présidente de la branche féminine de la Conférence des religieuses de l’Inde, a qualifié l’incident de « choquant et profondément attristant », critiquant les autorités pour avoir agi sans vérifier les faits. Elle a également révélé que certaines congrégations avaient conseillé à leurs membres d’éviter de porter l’habit religieux en public, par crainte d’un harcèlement accru.

Le moment choisi pour procéder aux arrestations et la lenteur des procédures judiciaires — prétendument influencées par le parti au pouvoir Bharatiya Janata Party (BJP) — ont déclenché des protestations dans tout le pays. Beaucoup ont interprété l’affaire comme faisant partie d’un schéma plus large d’intimidation visant les communautés chrétiennes, en particulier dans les régions où les tensions religieuses se sont intensifiées.
La déclaration des évêques allait au-delà de la gratitude, exhortant le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour enrayer la montée de l’hostilité envers les minorités religieuses. « La solidarité interconfessionnelle a été encourageante », ont-ils noté, « mais une protection systémique est essentielle ».

Cet épisode n’est pas isolé. Il reflète une inquiétude croissante parmi les minorités religieuses de l’Inde, en particulier les catholiques, qui se sentent de plus en plus exposés à un climat de suspicion et à un contrôle politisé.

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Rédaction

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