Rome se prépare à vivre un événement qui semblait improbable il y a encore quelques années : le retour de la messe traditionnelle en latin sur l’autel de la chaire de la basilique Saint-Pierre. Le 25 octobre 2025, le cardinal Raymond Leo Burke présidera une liturgie pontificale solennelle lors du pèlerinage annuel « Summorum Pontificum », un rassemblement de clercs et de laïcs attachés à l’ancien rite romain.
Le pèlerinage « Ad Petri Sedem »
La célébration s’inscrit dans le cadre du pèlerinage de trois jours « Ad Petri Sedem », prévu du 24 au 26 octobre. Créée en 2012, cette initiative a attiré des milliers de participants au fil des ans, des séminaristes aux évêques, tous désireux d’exprimer leur attachement à la liturgie codifiée en 1962. L’édition de cette année coïncide avec le Jubilé, ce qui lui confère une importance particulière.
Après des années de restrictions
Pour de nombreux pèlerins, cette annonce est inattendue et profondément significative. Depuis le motu proprio « Traditionis custodes » du pape François en 2021, il est devenu pratiquement impossible d’assister à la messe en latin dans la basilique vaticane. Ces dernières années, le pèlerinage se limitait aux vêpres, aux processions ou à l’adoration, tandis que les demandes de messe sur les autels papaux étaient systématiquement rejetées.
Le retour de l’ancien rite à Saint-Pierre est donc plus qu’un simple événement liturgique ; il suggère une réouverture prudente sous le pape Léon XIV, qui a reçu le cardinal Burke en audience privée en août dernier. Bien qu’aucun décret officiel n’ait été publié, la portée symbolique de cette liturgie — dans la basilique même construite sur la tombe de l’apôtre — n’est pas passée inaperçue auprès des fidèles.
Le parcours du cardinal Burke
Le cardinal Burke, qui a fêté ses 77 ans cette année, est depuis longtemps un fervent défenseur de la forme traditionnelle du rite romain. Originaire du Wisconsin, ordonné prêtre en 1975, il a gravi les échelons de l’épiscopat en tant qu’évêque de La Crosse, archevêque de Saint-Louis, puis préfet de la Signature apostolique, la cour suprême de l’Église.
Élevé au rang de cardinal par Benoît XVI, Burke s’est fortement identifié au mouvement « Summorum Pontificum » et a été l’un des critiques les plus virulents des restrictions imposées par François. Sa destitution ultérieure de plusieurs fonctions au Vatican n’a fait qu’accroître sa visibilité auprès des catholiques attachés à la liturgie traditionnelle.
