"Faites fructifier les dons reçus, pour les autres!" C'est en substance l'appel du pape François à tous les baptisés.
Le pape a en effet commenté, avant l'angélus de ce dimanche, place Saint-Pierre, la parabole des "talents", lus pendant la liturgie de ce dimanche.
"Cette parabole nous pousse à ne pas cacher notre foi et notre appartenance au Christ, à ne pas enterrer la parole de l'Évangile, mais à la faire circuler dans notre vie, dans les relations, dans les situations concrètes, comme une force qui interpelle, qui purifie, qui renouvelle", a déclaré le pape.
Après l'angélus, il a évoqué la Journée mondiale en mémoire des victimes de la route, appelant au respect du code d ela route, et il a évoqué des tensiosn dans une banlieue de son diocèse, entre habitants et imméigrés: le pape appelle au dialogue, comem une "urgence sociale" à affronter par le "dialogue" et la "rencontre" de façon à ce que la situation ne dégénère pas.</p>
Voici notre traduction intégrale des paroles du pape François avant et après l'angélus.
Allocution du pape François avant l'angélus
Chers frères et sœurs, bonjour.
L'Evangile de ce dimanche est la parabole des talents, tirée de saint Matthieu (25,14-30).
Elle raconte l'histoire d'un homme qui, avant de partir en voyage, convoque ses serviteurs et leur confie son patrimoine en talents, des pièces de monnaie anciennes de grande valeur. Ce maître confie cinq talents au premier serviteur deux au second, un au troisième. Pendant l'absence de leur maître, les trois serviteurs doivent faire fructifier ce patrimoine. Le premier et le second serviteur doublent chacun le capital de départ; le troisième, au contraire, par peur de tout perdre, enterre le talent reçu dans un trou. Au retour de leur maître, les deux premiers reçoivent louange et récompense, quant au troisième, qui ne restitue que l'argent reçu, reçoit des reproches et une punition.
La signification est claire. L'homme de la parabole représente Jésus, les serviteurs, c’est nous, et les talents, c’est le patrimoine que le Seigneur nous confie. Quel est ce patrimoine? Sa Parole, l'Eucharistie, la foi en notre Père céleste, son pardon ... en somme, beaucoup de choses, ses biens les plus précieux. Voilà le patrimoine qu'il nous confie. Non seulement à conserver, mais à accroître!
Alors que dans l'usage courant, le terme «talent» indique une qualité individuelle marquée - par exemple un talent pour la musique, le sport, etc -, dans la parabole les talents représentent les biens que le Seigneur nous confie afin que nous les fassions fructifier.
Le trou creusé dans le sol par le «serviteur méchant et paresseux » (v. 26) indique la peur du risque qui bloque la créativité et la fécondité de l’amour. Parce que la peur des risques de l'amour nous bloque. Jésus ne nous demande pas de conserver sa grâce dans un coffre-fort! Jésus ne demande pas cela, mais il veut que nous l’utilisions pour le bien des autres. Tous les biens que nous avons reçus, c’est pour les donner aux autres, et ainsi qu’ils croissent.
C’est comme s’il nous disait: «Voici ma miséricorde, ma tendresse, mon pardon: prends-les, et fais-en un large usage ». Et nous, qu'avons-nous fait? Qui avons-nous «contaminé» par notre foi? Combien de personnes avons-nous encouragé par notre espérance? Combien d'amour avons-nous partagé avec notre prochain? Ce sont des questions qui nous feront du bien. N’importe quel milieu, même le plus éloigné et inaccessible, peut devenir le lieu où faire fructifier les talents. Il y a des situations ou des lieux fermés à la présence et au témoignage chrétien. Le témoignage que Jésus nous demande n’est pas fermé, il est ouvert, il dépend de nous.
Cette parabole nous pousse à ne pas cacher notre foi et notre appartenance au Christ, à ne pas enterrer la parole de l'Évangile, mais à la faire circuler dans notre vie, dans les relations, dans les situations concrètes, comme une force qui interpelle, qui purifie, qui renouvelle. De même que le pardon que le Seigneur nous donne spécialement dans le sacrement de la réconciliation: ne le gardons pas enfermé en nous-mêmes, mais laissons-le déployer sa force, qu’il fasse tomber les murs que notre égoïsme a édifiés, qu’il nous fasse faire le premier pas dans les relations bloquées, reprendre le dialogue là où il n’y a plus de communication ... Et ainsi de suite. Faire en sorte que ces talents, ces cadeaux, ces dons que le Seigneur nous a donnés, soient pour les autres, croissent, portent du fruit, par notre témoignage.
Je crois que maintenant ce serait un beau geste si chacun de vous prenait l'Evangile, à la maison, l’évangile de saint Matthieu, chapitre 25, versets 14 à 30, Matthieu 25, 14-30, et si vous le lisiez et que vous le méditiez un peu: "Les talents, les richesses, tout ce que Dieu m'a donné de spirituel, de bonté, la Parole de Dieu, comment grandissent-ils chez les autres? Ou est-ce que je me contente de les garder dans un coffre-fort? ".
Et en outre, le Seigneur ne donne pas à tous les mêmes choses ni de la même manière: il nous connaît personnellement et il nous confie ce qui est juste pour nous; mais en tous, en tous, il y a quelque chose d’égal : la même, immense confiance. Dieu nous fait confiance, Dieu a de l’espérance en nous! Et elle est la même pour tous. Ne le décevons pas ! Ne nous laissons pas tromper par la peur, mais rendons confiance pour confiance ! La Vierge Marie incarne cette attitude de la façon la plus belle et la plus complète. Elle a reçu et accueilli le don le plus sublime, Jésus en personne, et à son tour elle l’a offert à l'humanité avec un cœur généreux. Demandons-lui de nous aider à être « des serviteurs bons et fidèles » pour participer à «la joie de notre Seigneur ».
[Texte original: italien]
Paroles du pape François après l'Angélus
Chers frères et sœurs,
Il y a eu ces jours-ci à Rome, des tensions plutôt fortes entre résidents et immigrés. Ce sont des faits qui surviennent dans différentes villes européennes, spécialement dans des quartiers périphériques marqués par d'autres difficultés. J’invite les institutions, à tous les niveaux, à faire une priorité de ce qui constitue désormais une urgence sociale et qui, si on ne l’affronte pas le plus vite possible, et de manière appropriée, risque de dégénérer encore davantage. La communauté chrétienne s’engage de façon concrète afin qu’il n'y ait pas de affrontement mais rencontre. Les citoyens et les immigrés, peuvent se rencontrer, avec les représentants des institutions, même dans une salle de la paroisse, et de parler ensemble de la situation.
L’importante c’est de ne pas céder à la tentation de l'affrontement, de rejeter toute violence. Il est possible de dialoguer, de s’écouter, de faire des projets ensemble, et de cette façon, dépasser la suspicion et les préjugés et construire une coexistence toujours plus sûre, pacifique et inclusive.
C’est aujourd'hui la "Journée mondiale des victimes de la route". Nous nous souvenons dans la prière de ceux qui ont perdu la vie, en souhaitant un effort constant pour la prévention des accidents de la route, ainsi qu’un comportement prudent et respectueux des règles de la part les automobilistes.
Je vous salue tous : les familles, les paroisses, les associations et les croyants venus d'Italie et de nombreuses parties du monde. Je salue en particulier les pèlerins de Murcie (Espagne), Cagliari, Teramo, Gubbio et Lissone; le chœur Amadeus de Villafranca, l'association des "Accompagnateurs aux sanctuaires mariaux du monde » et les jeunes de la confirmation de Monte San Savino et de Torano Nuovo.
Je salue les employés de l'hôpital Fatebenefratelli de Rome et le groupe de musiciens de l'Opéra de R ome.
Et ne oubliez pas d'aujourd'hui, à la maison, de prendre l'Evangile de Matthieu, chapitre 25, verset 14, et de le lire, et de vous poser les questions qui vous viennent.
Je vous souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!
© Traduction de Zenit, Anita Bourdin