Mgr Celestino Migliore est nonce apostolique en France depuis 2020. Ce week-end du 1er et 2 novembre 2025, il a présidé a Ars les célébrations de clôture du Jubilé du centenaire de la canonisation de saint Jean-Marie Vianney. Il confie à Zenit ce que lui inspire la figure du saint Curé d’Ars.
Zenit : Qu’avez découvert ou redécouvert du Curé d’Ars suite au Jubilé du centenaire de sa canonisation ?
Mgr Celestino Migliore : Pour beaucoup de pèlerins venus à Ars, la visite au monument de la rencontre, qui rappelle la rencontre du jeune curé avec un enfant berger à son arrivée à Ars en 1818, a été très évocatrice et inspirante. Ne sachant pas comment se rendre au village, l’abbé Jean-Marie Vianney demande son chemin à cet enfant. Le nouveau curé le remercie alors avec cette phrase restée célèbre : « Tu m’as montré le chemin d’Ars, je te montrerai le chemin du ciel. »
Personnellement j’ai prié pour que le centenaire de la canonisation du Curé d’Ars nous accorde à tous la grâce de connaître et d’expérimenter la puissance créatrice et transformante du salut que nous offre Jésus-Christ.
Zenit : En quoi le saint Curé d’Ars peut-il rejoindre les préoccupations du monde actuel ?
Mgr. C. Migliore : L’abbé Jean-Marie Vianney nous a laissé un héritage humain et spirituel de grande actualité. Il n’a pas imposé son modèle de vie à ceux qu’il rencontrait, mais il les invitait avec insistance à mettre l’Évangile en pratique. Il a rendu accessible à tous la « sainteté de la porte d’à côté », comme aimait dire le pape François.

Mgr Migliore, Ars novembre 2025 © Sanctuaire d’Ars
C’est la sainteté profondément enracinée dans l’Évangile de celui qui ne cède pas au cynisme, de celui qui répond concrètement à la souffrance de l’autre avec compassion, de celui qui choisit chaque jour le bien, même quand cela ne convient pas. Cette forme de sainteté peut devenir aujourd’hui un instrument puissant pour un changement social, culturel et spirituel.
L’œuvre d’évangélisation du Curé d’Ars n’a pas consisté en recettes pastorales, mais c’est juste une alchimie autour d’un homme qui a fait le choix de Dieu à chaque instant de sa vie et son exemple, encore plus que ses paroles, était une réponse convaincante aux demandes existentielles de ses paroissiens et de ceux qui affluaient à Ars de toutes parts.
« Cet héritage chrétien vous appartient encore, il imprègne encore profondément votre culture et demeure vivant en bien des cœurs » a affirmé le pape Léon XIV dans son message récent à l’épiscopat français.
