À quelques semaines de la réouverture de Notre-Dame de Paris, la ministre de la Culture Rachida Dati a proposé, ce 23 octobre 2024, de rendre l’entrée de la cathédrale payante pour les touristes, dans le cadre d’un grand plan de sauvegarde du patrimoine religieux, et afin de « restaurer l’ensemble des églises de France ».
Cette proposition, qui distingue les touristes des fidèles, est clairement réfutée par l’Église catholique. Bien consciente du besoin de ressources nouvelles pour l’entretien de ses lieux de culte, l’Église affirme néanmoins que la cathédrale de Paris ne saurait devenir payante : elle doit demeurer ouverte et accessible gratuitement à tous.
Une église n’est pas un musée, mais un lieu sacré
Renoncer à la gratuité reviendrait donc à « rompre avec l’idéal universel du message évangélique © Diocèse de Paris
Un communiqué récent du diocèse de Paris affirme que la mission fondamentale des églises est « d’accueillir de façon inconditionnelle et donc nécessairement gratuite tout homme et toute femme, indépendamment de sa religion ou de sa croyance, de ses opinions et de ses moyens financiers ». Mettre un prix pour accéder à l’intérieur de l’édifice pourrait conduire « immanquablement des personnes à renoncer à visiter une cathédrale par nature ouverte largement à tous. »
De plus, les pèlerins et visiteurs n’ont jamais été distingués à Notre-Dame : les offices sont célébrés pendant les visites, et les visites se poursuivent durant les offices. Mettre en place des conditions d’accès différenciées pourrait priver certains pèlerins et visiteurs de vivre la communion entre tous.
« La cathédrale Notre-Dame de Paris, à l’image de toutes les cathédrales et églises, demeure avant tout la maison de Dieu, un sanctuaire ouvert à tous, croyants ou non » explique Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon. « Que l’on s’y rende pour prier, contempler ses voûtes, ses vitraux ou ses peintures, aucune distinction ne doit être faite. La splendeur de ce lieu est au service de Dieu, et c’est dans le cœur de chaque visiteur que se joue la véritable rencontre. »
Pour Mgr Rey, « une église ne peut jamais devenir un musée, car elle est avant tout un lieu sacré. Contrairement au musée, qui expose des œuvres pour l’admiration et l’expérience esthétique, une église donne accès au mystère divin ». Renoncer à la gratuité reviendrait donc à « rompre avec l’idéal universel du message évangélique ».
