Rome, le 27 avril 2025 – Le cardinal Joseph Zen, 93 ans, évêque émérite de Hong Kong et fervent défenseur de la liberté religieuse, a été autorisé à se rendre à Rome pour assister aux funérailles du pape François. Le voyage marque un moment important pour le prélat, dont le passeport avait été confisqué à la suite de son arrestation en 2022 en vertu de la loi stricte sur la sécurité nationale de Hong Kong.
Le secrétaire de Zen a confirmé mercredi soir 23 avril que le cardinal avait réussi à demander au tribunal de Hong Kong la restitution provisoire de ses documents de voyage. Jeudi matin, Zen était déjà parti pour Rome, prêt à rendre ses derniers hommages au pape qu’il avait longtemps défendu – et parfois, respectueusement contesté.
Tout au long de sa longue carrière, le cardinal Zen a été une voix inébranlable pour les catholiques chinois fidèles au Vatican, souvent critiques de l’accord controversé du Saint-Siège avec Pékin sur la nomination des évêques. Il a déploré que l’accord ait compromis l’Eglise clandestine en Chine, accusant ouvertement le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Vatican et architecte en chef des négociations, de manquer de foi et de courage.
Fidèle à son franc caractère, Zen a continué à exprimer sa préoccupation même en ces jours de deuil. De Rome, il s’est demandé pourquoi la première Congrégation générale des cardinaux – une réunion essentielle avant le conclave – a été convoquée si précipitamment, à compter du 22 avril. Dans une lettre adressée au Cardinal Giovanni Baptista Re, doyen du Collège des cardinaux, Zen a protesté que le calendrier désavantageait les cardinaux plus âgés et éloignés, laissant subtilement sous-entendre que la pleine participation est à la fois un droit et un devoir. « Comment les personnes âgées des périphéries peuvent-elles arriver à temps ? » a-t-il demandé, suggérant que le processus aurait dû être plus accommodant.
La présence de Zen à Rome a un poids émotionnel et symbolique. Autrefois interdit de voyager et éclipsé par des problèmes juridiques, il se tient à nouveau parmi ses confrères princes de l’Eglise à un des moments les plus significatifs de l’histoire catholique récente. Pour le cardinal Zen, assister aux funérailles du pape François n’est pas seulement un adieu personnel ; c’est aussi une réaffirmation de son engagement à vie envers les principes de conscience, de justice et de fidélité – même lorsqu’ils sont difficiles ou politiquement délicats.
